France

Lyon : La venue de l’avocat Salah Hamouri provoque une levée de boucliers

L’annonce de la venue la semaine prochaine à Lyon de Salah Hamouri cristallise les tensions. L’avocat franco-palestinien est attendu mercredi pour participer à une table ronde organisée par la ville à l’occasion des 30 ans des Accords d’Oslo. Mais ce vendredi matin, le grand rabbin de Lyon a annoncé, en guise de protestation, qu’il se retirait de l’instance « Concorde et Solidarité », un groupe rassemblant les représentants des cultes chrétien, juif et musulman et crée par la ville en 2002.

« Je ne peux donner ma caution morale à des personnes qui, au lieu de promouvoir la paix dans la cité, vont bien au contraire attiser les tensions communautaires », justifie dans un communiqué Daniel Dahan.

« Je ne porte pas de jugement sur la justice israélienne », se défend le maire de Lyon

Expulsé le 18 décembre par Israël, après plusieurs mois de détention, Salah Hamouri, est soupçonné de liens – ce qu’il nie – avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation jugée terroriste par l’Etat hébreu et l’Union européenne. La France avait, d’ailleurs, condamné cette expulsion, la jugeant « contraire au droit ».

« J’ai changé d’endroit mais le combat continue. (…) Aujourd’hui, je sens que j’ai une responsabilité énorme pour ma cause et mon peuple », avait alors déclaré l’avocat lors dès son arrivée sur le sol français.

Grégory Doucet, le maire de Lyon a défendu cette invitation dans un entretien accordé ce vendredi au Progrès. « On l’invite pour ce qu’il est. Quelqu’un qui connaît la situation dans les territoires palestiniens, qui a passé un temps significatif en détention (…). Moi, je ne porte pas de jugement sur la justice israélienne. Je ne vais pas non plus me faire son avocat (…) J’offre la possibilité aux gens de l’entendre. »

Le tribunal saisi pour demander la suspension de la conférence

Soucieux de « montrer que l’on n’est pas dans une optique partiale », l’élu, également critiqué par une partie de la droite locale, avait indiqué mercredi avoir proposé aux représentants « d’instances ou associations juives lyonnaises » de « convier autour de la table » un représentant « de leur choix ».

Parallèlement à la décision du grand rabbin, l’Organisation juive européenne (OJE), qui lutte contre l’antisémitisme, a indiqué vendredi, par la voix de son avocate Julie Buk Lament, avoir saisi le tribunal administratif de Lyon en référé-liberté pour demander la suspension de cette conférence, au nom de « la neutralité du service public » et de la participation d’un « membre d’une organisation reconnue terroriste par la France et l’Union européenne ».