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Lyon : La Guillotière sur la voie d’être « un exemple où il fait bon vivre » ?

C’est « l’une des priorités du mandat » de Grégory Doucet, affirme-t-il lui-même en conférence de presse lundi. En devenant maire de Lyon, il s’est donné pour objectif « d’améliorer durablement le quotidien des habitants » de la Guillotière, de Moncey et de la place Gabriel-Péri. Des endroits connus pour leur « insécurité, insalubrité et intranquillité » depuis des années.

Dans cette optique, un plan d’action a été lancé en juin 2021 après une concertation citoyenne. Un an et demi plus tard, la ville et la métropole de Lyon font le point sur les avancées et les évolutions à venir.

Ce qui a été fait dans le quartier de la Guillotière

Pour faire de ces quartiers « un exemple où il fait bon vivre » et « où on y découvre les cuisines du monde », comme le souhaite le maire de Lyon, les premières mesures ont été données en priorité sur des aspects tels que « la propreté », « le social » et « la tranquillité ». Ça s’illustre par l’ouverture de la Maison des Projets pour « créer du lien avec les habitants » et du dispositif Angela en juillet. Mais aussi la mise en place du dispositif « Ligne 3 7 », porté par l’association le MAS, depuis octobre 2022, où des équipes de médiateurs interviennent dans le quartier pour aller vers les jeunes en errance et les ramener vers « des guichets de droit commun ».

La maire du 7e arrondissement Fanny Dubot appuie sur les changements opérés grâce à l’efficacité de la « présence humaine », des médiateurs, des agents de la propreté mais surtout celle « des policiers, qu’ils soient municipaux ou nationaux, ainsi que les CRS ». Depuis le début de l’année 2022, une brigade spéciale a été déployée pour freiner ses violences récurrentes et rassurer ses habitants. Selon l’élue, « la présence policière fait baisser le trafic et grâce à la Ligne 3 7, les jeunes ne reviennent pas pour trafiquer. »

Les ambitions 2023-2024 pour la place Gabriel-Péri

Autre volet important sur « du plus long terme », les aménagements urbains. En 2023, des efforts seront faits pour une « végétalisation du cours Gambetta » et la suppression de places de stationnement. La « petite place Péri », au niveau de la Poste, va également être réaménagée pour lui « redonner vie », assure Fanny Dubot.

Le quai du tram sera rallongé côté 7e, des places de livraison seront créées et des toilettes publiques seront également installées, ajoute Béatrice Vessiller, vice-présidente de la métropole de Lyon à l’urbanisme et au cadre de vie. Pour les cyclistes, la piste entre le cours Gambetta et les rues Guillotière et Paul-Bert sera davantage sécurisée.

Lutter contre l’insécurité dans ce quartier passe aussi par la problématique des logements. Dans les années à venir, la métropole continuera de « lutter contre l’habitat indigne » avec « un programme d’intérêt général » renouvelé pour 2023-2027 qui permet notamment de « contraindre les propriétaires à faire des travaux ». Un site a été mis en place pour « signaler le mal logement » par les habitants. Au-delà de cette mesure, des 22 logements rue Moncey et rue Paul-Bert, vont être réhabilités et proposés en bail réel solidaire.

Le Clip et la piétonnisation, les projets abandonnés

Au moment du lancement du plan d’action, plusieurs sujets avaient été sur la table dont la piétonnisation « du nord de la rue de Marseille », qui a finalement été abandonnée. « Lors de la concertation, personne, que ce soit les habitants et les services de sécurité, n’y était favorable même si on a bien étudié le sujet », affirme Béatrice Vessiller. Même chose de l’autre côté, rue Paul-Bert où un travail sur l’organisation de la circulation va être fait sans piétonniser.

La démolition du Clip aussi a été abandonnée. Pour le président de la métropole Bruno Bernard, c’était « un mythe » de dire que « les problèmes de la place Gabriel-Péri viendraient de cet immeuble ». « Après discussion, ce n’était pas la bonne solution », affirme-t-il en citant les 400 propriétaires, le coût estimé entre 70 et 110 millions d’euros et les dix ans de travaux. Le bâtiment « en bon état » va être réhabilité.

Il conclut : « Aucune mesure seule ne réglera les problèmes. Il faut de l’accompagnement social, un travail sur le commerce et le logement. C’est un tout que nous menons pour améliorer la vie dans le quartier. »