France

Lyon accueille la plus grande exposition jamais réalisée sur l’artiste Obey

Pas une, ni deux. Mais 1.000 œuvres. Depuis le 8 mars, et jusqu’au 9 juillet, le musée Guimet de Lyon accueille la plus grande rétrospective au monde sur le travail de l’artiste américain Shepard Fairey, plus connu sous le pseudonyme Obey. Pour celles et ceux qui ne seraient pas familiers avec ce nom, il est l’auteur de l’affiche de campagne de Barack Obama de 2008, mais aussi de la sérigraphie représentant Marianne et la devise de la France, accrochée dans le bureau présidentiel d’Emmanuel Macron.

« Dans le monde du street-art, Shepard Fairey arrive en deuxième position après Banksy en matière de notoriété, précise Jérôme Catz, commissaire d’exposition de “1.001 reasons to dis (OBEY)”. La différence, c’est qu’il a une production phénoménale. En moyenne, il fait une œuvre toutes les deux semaines et toujours à destination de causes qu’il a envie de soutenir. »

Un « challenge » entre deux biennales

Mais alors quel lien entre Lyon et cet artiste international ? « Un gros challenge et une merveilleuse opportunité », répond le commissaire d’exposition, également créateur des centres d’art Spacejunk en France. Quand la ville de Lyon cherchait un acteur lyonnais pour occuper l’espace du musée Guimet entre les deux biennales, le spécialiste a proposé son projet. « Le lieu impose un grand espace, il fallait pouvoir le remplir », convient-il.

Grâce au rythme de production d’Obey, mais aussi « des années de travail » de ce médiateur culturel, il a réussi à réunir « beaucoup de matières ». « Avec plus de 1.000 pièces, on utilise quatre salles de cet ancien muséum d’histoire naturelle, souligne-t-il. Et ce n’est que la moitié de la capacité totale. »

« Ce qui est beau, c’est l’ensemble »

« Je suis trop contente de revenir ici », s’exclame Nathalie. Cette Lyonnaise se souvient avoir visité le musée lorsqu’elle était « petite » et voulait voir « ce que c’était devenu ». « J’ai saisi l’opportunité et j’ai proposé à ma fille Elena de 23 ans, parce que je sais qu’elle connaît ses images, poursuit-elle. Moi, je n’aurais pas su nommer l’artiste. Finalement, ce qui est beau, c’est l’ensemble. L’unité entre le travail du street-art et cet endroit emblématique. »

Un sentiment partagé par Lucie, 34 ans. « J’adore le musée Guimet, il a une âme », affirme-t-elle. Cette amatrice de street art n’a pas hésité quand elle a entendu parler de cette « grosse exposition » sur Obey, un artiste qu’elle admire. « Une rétrospective comme celle-ci, ça se visite pour le personnage, son œuvre et son propos. D’autant plus qu’il n’y a pas souvent ce genre d’offres à Lyon ! »

Ainsi, en suivant la timeline de 1989 à aujourd’hui, quatre salles regroupent une collection inédite sur l’art engagé de l’artiste américain, de ses premiers stickers à ses impressions sur t-shirts à ses pièces les plus emblématiques. Et d’autres exclusivités attendent les visiteurs. « Comme l’exposition reste au musée pendant quatre mois, Shepard Fairey va produire huit nouvelles œuvres, avance le commissaire d’exposition. Au fur et à mesure de leur création, on va les recevoir et on les exposera. La première mise à jour, ce sera celle sur Frida, dont les 500 exemplaires sont déjà sold out. »