France

LR : Face à l’omniprésent Retailleau, Wauquiez se démarque en haussant le ton contre « l’assistanat »

Le duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez est lancé. Les deux hommes, qui briguent la tête des Républicains, se sont toisés ce week-end par médias interposés. Le premier sature l’espace médiatique en parlant « principalement de la sécurité et de l’immigration ». Le second explique vouloir faire entendre sa différence en évoquant le « travail » et la lutte contre « l’assistanat », dans la campagne pour la présidence des Républicains.

Le patron des députés LR, invité de BFMTV dimanche, a esquissé une ligne de partage entre les programmes des deux candidats. « Bruno Retailleau parle principalement de la sécurité de l’immigration. C’est très important. Je parle de ça, mais je parle aussi du travail et de l’assistanat », a expliqué le député de Haute-Loire, évoquant également « la dépense publique » et « la bureaucratie ».

« Il y a plus malin à faire que se déchirer »

« Pour que la droite soit réentendue par les Français, elle doit s’exprimer sur le régalien, sur l’immigration. Elle doit aussi traiter […] l’injustice d’un système de protection sociale qui ne reconnaît plus les gens qui travaillent ou qui ont travaillé toute leur vie », dit-il. « Pour moi, c’est le deuxième problème majeur de la France, il y a trop d’assistanat », a-t-il insisté.

Wauquiez a regretté la candidature de Retailleau, en assurant « qu’il y avait plus malin à faire » pour la droite que « se déchirer », répétant ses deux arguments clés : ministre de l’Intérieur est « sans doute un des jobs les plus exigeants au sein du gouvernement », et représente « un travail à temps plein ». « Il n’y a pas de temps libre pour un ministre de l’Intérieur » pour faire campagne, car « la délinquance ne s’arrête pas à 18 heures » ni « le week-end ».

« Le président de parti doit avoir une parole libre et indépendante »

Deuxièmement, Retailleau serait contraint par « la solidarité gouvernementale » qui l’empêcherait d’avoir « une parole très libre et très indépendante » comme l’exige « la période actuelle », selon Wauquiez. Or, « le président de parti doit pouvoir s’exprimer très fortement », plaide-t-il. En face, Retailleau avait assuré samedi dans le quotidien Le Parisien qu’il n’était « pas homme à mettre [ses] convictions dans [sa] poche ».

Autre pomme de discorde, un éventuel pacte entre les deux hommes répartissant les rôles – l’un au gouvernement, l’autre au parti. Retailleau en réfute l’existence. « Je sais ce que Bruno m’a dit. Je sais quand il me l’a dit, je sais où il me l’a dit », rétorque Wauquiez.

Notre dossier sur Laurent Wauquiez

Interrogé sur sa position vis-à-vis du Rassemblement national, Wauquiez a balayé l’idée d’établir « un cordon sanitaire ». « Je ne considère pas que le RN c’est la peste », a-t-il dit. « Je le combats parce que je pense qu’il a des positions mortifères pour le redressement de l’économie française, parce que le RN est pour l’assistanat et pas pour la valorisation du travail », a-t-il précisé. « La question pour moi de faire une alliance avec le RN n’a aucune forme d’actualité ».