Loiret : Meurtre de Clothilde, enceinte, le mari condamné à perpétuité, sa compagne à 10 ans
La cour d’assises du Loiret a condamné Sileye B. à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de sa femme Clothilde, enceinte de huit mois au moment des faits, et a prononcé une période de sûreté de vingt ans ainsi qu’un retrait de l’autorité parentale du condamné. La seconde compagne, Dieynaba K., a été condamnée à dix ans de prison pour violences habituelles, sans avoir « participé à la mort de la victime ».
À l’issue d’un procès intense, la cour d’assises du Loiret a condamné, jeudi, Sileye B. à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de sa femme Clothilde, qui était enceinte de huit mois au moment des faits. Le drame s’est produit dans la nuit du 2 au 3 août 2022, à Montargis, dans le Loiret. La jeune femme de 31 ans et son bébé n’ont pas survécu à leurs blessures.
La cour a également prononcé une période de sûreté de vingt ans ainsi qu’un retrait de l’autorité parentale du condamné. Sa seconde compagne, Dieynaba K., jugée pour violences habituelles, a été condamnée à dix ans de prison.
Tout au long des audiences, les deux accusés se sont mutuellement accusés des coups mortels. Le mari, âgé de 38 ans, a affirmé que sa seconde compagne était jalouse et violente envers la victime. L’accusée, âgée de 34 ans, a au contraire décrit un mari sous l’emprise de la drogue, colérique et brutal.
Le mari a été reconnu coupable d’avoir porté les « coups les plus graves » avec « une volonté de donner la mort ». Sa deuxième compagne a quant à elle été reconnue coupable de violences habituelles entre janvier et août 2022, sans avoir « participé à la mort de la victime ». L’avocat général avait requis la perpétuité pour les deux. « Je ne vois rien d’autre que des menteurs », a-t-il déclaré. « On ne sait pas qui a porté les coups mortels, mais les deux accusés ont frappé avec la même intensité et violence qui ont donné la mort », a-t-il précisé.
« Ma fille ne sera pas ressuscitée, ni le bébé, mais c’est une décision juste », a réagi Didier G., le père de la victime. Le couple avait trois enfants âgés de 2, 3 et 5 ans, et la seconde compagne un enfant de 3 ans. Tous ont été rapidement confiés aux services sociaux dans un état de grande négligence.
Selon l’autopsie, la victime a succombé à « un traumatisme crânien grave ». Son corps présentait des blessures multiples, certaines assimilées à « des actes de torture et de barbarie ». Les enquêteurs ont également relevé des lésions inexpliquées, comme une coupure à l’oreille, au vagin ou encore des traces correspondant à la chevalière de son mari.
À l’audience, un triangle amoureux sous emprise a été mis en lumière. Sileye B., présenté comme un « guide spirituel » dans une branche marginale de l’islam, le bayefallisme, contrôlait les deux femmes et avait converti la victime à cette pratique religieuse. Selon lui, son seul crime a été « de vivre sous le même toit avec deux femmes ».
À l’issue du verdict, l’avocate de Sileye B. a annoncé qu’il ferait appel, estimant que la responsabilité de Dieynaba K. était sous-évaluée. De leur côté, les avocates de Dieynaba K. ont salué « une décision équilibrée et juste ».

