Liquidation de Brandt : « Il n’y a pas de panique à avoir » pour le consommateur, « pour le moment »
La liquidation judiciaire du groupe Brandt a été prononcée jeudi par le tribunal des activités économiques de Nanterre, et le groupe employait quelque 700 personnes. Le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin, a déclaré qu’il « ne laisse pas tomber » Brandt et qu’il est possible « d’imaginer un nouveau projet ».
La liquidation judiciaire de Brandt aura-t-elle des répercussions pour les consommateurs ? Propriétaire d’une maison dans le Sud-Ouest depuis cet été, Cécile s’inquiète. Elle a fait installer une cuisine toute neuve, et « les trois-quarts de l’électroménager sont de marque Brandt, comme ma plaque à induction et mon lave-vaisselle. Que va-t-il se passer si l’un de ces appareils tombe en panne, et qu’il faut changer une pièce ? » s’interroge-t-elle.
Nous avons interrogé plusieurs réparateurs d’électroménagers, et le constat est que la situation est pour le moins confuse pour l’instant. Dans le service après-vente d’une grande enseigne d’électroménager, il règne un flou total. Après avoir demandé des renseignements, une opératrice finit par indiquer que « la garantie des produits Brandt continuera bien de fonctionner », mais qu’elle « n’a aucune idée » de la disponibilité des pièces.
Chez Adam Dépannage, à Canéjan (Gironde), le gérant Dominique Renault est clair : « s’il n’y a pas de reprise de la marque, et que la liquidation est bien entérinée, le stock de pièces détachées sera vendu ». Quelles en seront les conséquences ? « Cela signifie que nous ne pourrons compter que sur le stock des fournisseurs… Nous avons nous-mêmes encore un peu de stock, mais très peu… Donc, les propriétaires de matériel Brandt pourront toujours venir nous voir en cas de panne, nous ferons le point selon le cas, mais pour ce qui est de la disponibilité des pièces, ce sera du cas par cas… »
LMT Services, à Ambarès-et-Lagrave (Gironde), partage également cette idée de « cas par cas ». Le responsable précise qu’il « n’y a pas de règles bien précises dans le cas d’une liquidation d’une marque ». Cependant, il ne faut pas céder à la panique concernant la disponibilité des pièces détachées, car la majorité des fournisseurs de ces pièces continueront d’exister, avec un certain stock disponible.
Il est toutefois possible que « certains sous-traitants, s’ils ne travaillaient que pour Brandt, rencontrent des difficultés ». Le lieu de fabrication des appareils est également à considérer, car selon l’origine, les pièces pourraient être plus difficiles à obtenir. De plus, certaines pièces seront plus sollicitées que d’autres et risquent donc de s’épuiser plus rapidement. Plus le temps passera, plus il sera compliqué de trouver des pièces.
Concernant le remplacement d’une pièce par celle d’une autre marque, la réponse de LMT Services est généralement négative. « Il existe quelques pièces génériques, que l’on pourra trouver chez d’autres fabricants, comme les pompes à vidange ou les courroies… Mais pas pour tout ce qui concerne l’électronique : il est impossible de changer une carte électronique d’un constructeur par celle d’un autre constructeur. »
Le tribunal des activités économiques de Nanterre a prononcé, jeudi, la liquidation judiciaire du groupe centenaire d’électroménager Brandt, qui employait environ 700 personnes, notamment près d’Orléans, où se situe le principal site industriel du groupe, comptant 350 salariés. Par cette décision, la justice a rejeté un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, qui visait à préserver au moins 370 emplois.
Avec cette liquidation, le fabricant de produits Brandt cesse d’exister, tout comme les trois autres marques françaises d’électroménager, Vedette, Sauter et De Dietrich. Brandt possède deux usines en France, en Centre-Val de Loire, ainsi qu’un centre de service après-vente à Saint-Ouen-L’Aumône (Val-d’Oise). Son siège social est situé à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
Ce vendredi, le ministre délégué à l’industrie, Sébastien Martin, a déclaré qu’il « ne laisse pas tomber » Brandt et estime qu’il est envisageable « d’imaginer un nouveau projet ».

