L’intelligence émotionnelle, nouvel argument massue sur les CV ?

A l’ère de l’IA, votre bienveillance devient un atout face à la machine. Depuis quelques années, la notion de « soft skills » émerge dans le marché de l’emploi. Au-delà des aptitudes purement liées au travail, ces compétences douces sont toutes celles liées au comportement et aux relations. Parmi elles, une revient de plus en plus : l’intelligence émotionnelle. « C’est la capacité à comprendre ses émotions, ses forces et ses faiblesses, mais également celle des autres », explique Stéphane Broutin, spécialiste dans le coaching en conseil et auteur de 12 Clés pour Coacher des Consultants.
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« Aujourd’hui, avec l’intelligence artificielle, Beaucoup d’entreprises ou de cultures professionnelles ne valorisent pas ces qualités, mais elles sont essentielles pour une réussite durable », constate Eric Gras, expert du marché de l’emploi pour la plateforme de recrutement en ligne Indeed.
La verbalisation est la clé
Dans la relation client comme celle avec les autres collaborateurs, il est important de savoir faire preuve d’empathie et de tenir compte des émotions de chacun. Lors de ses années d’expérience au contact des consultants, Stéphane Broutin a pu constater que ces profils, pourtant très qualifiés, péchaient un peu par leur manque d’intelligence émotionnelle : « Beaucoup des professionnels évitent de ressentir leurs émotions, notamment celles qui sont inconfortables. Ils ont une grande tendance à se réfugier dans l’intelligence logique, très cartésienne. Mais dans la relation client, comprendre l’humain est indispensable ».
Plutôt que de refouler ses sentiments, les verbaliser permet de travailler cette intelligence : « Rien que le fait de nommer ce qu’on ressent a un effet magique. Beaucoup de gens en témoignent : dès qu’ils peuvent mettre des mots sur leurs émotions, ils les gèrent beaucoup mieux. »
Un atout à valoriser
L’IA bouscule les schémas classiques du monde du travail et met davantage l’intelligence émotionnelle au premier plan. Mais la crise Covid avait déjà mis un bon coup de pied dans la fourmilière : « Depuis, c’est devenu un facteur clé de succès ou d’échec », observe Eric Gras. « Les cultures d’entreprise qui visent à monter les uns contre les autres et mettre les collaborateurs en compétition sont efficaces sur le court terme. Les entreprises qui travaillent sur les softs skills sont gagnantes sur la durée », poursuit le cadre d’Indeed.
Côté CV, c’est la même chose. Les recruteurs ont beau avoir de plus en plus tendance à faire des mises en situation pour tester vos softs skills, il ne faut pas rater une occasion de les mettre en avant. Là-dessus, le spécialiste du marché de l’emploi d’Indeed recommande de jouer la carte du bon coéquipier : « Il est important de noter ce qui relève de la compétence individuelle, mais également collective. Les participations à des projets d’entreprises communs doivent être mises en avant. » Cela ne veut peut-être pas non plus dire qu’il faut relever toutes les fois où vous avez ramené des croissants au boulot.