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Lille : Fermetures en série pour les bars et discothèques de la rue de la Soif

Tout Lillois, natif ou d’adoption, qui se respecte sait où aller pour faire la fête. S’il existe des quartiers propices à la bamboche, celui de Masséna-Solférino l’est encore plus particulièrement, très prisé des étudiants pour le nombre de bars et boîtes au m2 qu’il abrite. Cette concentration d’établissements nocturnes, et donc de fêtards, est dans le collimateur de la mairie, notamment pour les fréquentes nuisances que cela occasionne. Et vendredi, la ville de Lille a frappé fort.

La municipalité n’a jamais caché sa volonté de faire cohabiter vie nocturne et vie de quartier, Martine Aubry se félicitant souvent d’une mixité conservée entre habitants et lieux festifs dans le centre-ville. Mais conserver cette mixité demande des concessions d’un côté comme de l’autre et, à Masséna-Solférino, le vivre ensemble est parfois difficile.

D’une part les riverains se sont constitués en collectif pour dénoncer les nuisances, de l’autre les bars et boîtes ont bien du mal à contenir une clientèle très euphorique. Pourtant, et les patrons d’établissements l’ont signée, la charte de la vie nocturne stipule bien que c’est à eux de faire la police auprès de leurs clients.

Six discothèques requalifiées en bars

Sauf que ce n’est pas toujours le cas, du coup, « face aux nuisances et aux problèmes de sécurité, la Ville de Lille poursuit avec fermeté ses actions afin que les riverains puissent vivre dans la tranquillité légitime à laquelle ils aspirent », déclare la municipalité dans un communiqué. Des actions qui se sont traduites, jeudi soir, par une descente des services de la ville et de la police nationale dans six discothèques du quartier Masséna.

Et le bilan de l’opération est lourd. Deux boîtes de nuit, le Kase et le Mac Allans, font l’objet d’une fermeture administrative jusqu’à nouvel ordre pour « la dangerosité qu’ils représentent pour la sécurité des personnes ». Ces deux établissements ne pourront rouvrir qu’après la réalisation des « travaux de mise en conformité ». Néanmoins, même s’ils obtiennent le feu vert de la commission de sécurité incendie, le Kase et le Mac Allans devront revoir à la baisse leur amplitude d’ouverture puisque, selon la mairie, « ils ne remplissent pas aujourd’hui les critères pour être qualifiés de discothèque. »

Cette requalification en bar, impliquant une fermeture à 2 heures du matin au lieu de 7 heures, concerne aussi les quatre autres établissements visés par le contrôle de jeudi soir. Si la ville n’a pas noté de problème en matière de sécurité, elle a toutefois souligné l’absence d’aménagement, notamment de piste de danse, pouvant justifier le maintien de leur statut de discothèque. Décidément, les nuits festives raccourcissent comme peau de chagrin à Lille.