L’Etat autorise à abattre jusqu’à 192 loups en 2025, pas assez pour les éleveurs, alors que le nombre de loups diminue
Les autorités ont publié jeudi le nouveau décompte de la population de loups en France et autorisé à abattre jusqu’à 192 de ces prédateurs en 2025, un chiffre en baisse au grand désarroi des éleveurs qui dénoncent leur « abandon » face aux attaques de troupeaux.
La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui pilote ce dossier ultrasensible estime la population lupine de 1.013.
« Un sentiment d’abandon »
L’estimation de la population de canis lupus « ne reflète pas du tout la pression de prédation sur les élevages », a immédiatement réagi Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine en charge du dossier prédation. « J’ai un sentiment d’abandon, vraiment, de l’élevage et du pastoralisme », a déploré cet éleveur de Haute-Loire. Selon les chiffres de la préfecture, les attaques de loup ont bien augmenté de 4,6 % au niveau national, engendrant une hausse des victimes de 10,6 %, principalement dans les territoires où le loup est nouvellement présent.
Mais pour les défenseurs de l’environnement, tirer sur cette espèce protégée n’est pas une solution. « Le seul moyen de limiter les dommages loups, c’est la protection des troupeaux », a fait valoir Roger Mathieu, corrélèrent loup pour France nature environnement (FNE) Auvergne-Rhône-Alpes. « Les attaques se stabilisent voir diminuent dans les régions historiques, tandis qu’elles augmentent dans les zones de recolonisation, à l’ouest de la vallée du Rhône, parce que les éleveurs n’y ont pas l’habitude des loups et que les troupeaux ne sont donc pas protégés », a-t-il indiqué.