Les Républicains : Bruno Retailleau brigue la tête du parti, risque d’une « guerre des chefs » avec Wauquiez
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Parie-t-il sur sa popularité en hausse depuis qu’il est devenu ministre de l’Intérieur, en septembre ? L’ancien sénateur de Vendée Bruno Retailleau s’est lancé mercredi dans la course à la présidence des Républicains, au risque de raviver une « guerre des chefs » à droite avec Laurent Wauquiez.
Porté par les sondages où il a bondi depuis son arrivée place Beauvau, le ministre a choisi d’annoncer sa candidature dans un courrier adressé aux militants qui devraient être appelés à élire le nouveau président de LR lors d’un congrès ce printemps. « Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère : parler vrai et agir vite », écrit-il dans ce message dont l’AFP a obtenu une copie, confirmant une information du Figaro.
Bruno Retailleau donne ainsi un coup d’accélérateur à sa campagne avant un bureau politique crucial prévu lundi pour fixer la date du congrès.
Dîner en tête-à-tête
Et prend également le risque de déclencher une « guerre des chefs dévastatrice » à droite. Laurent Wauquiez l’avait prévenu lors d’un dîner en tête-à-tête il y a une semaine à Beauvau, où le patron des députés LR lui avait rappelé un « accord » entre les deux hommes sur la distribution des rôles.
« A toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique », l’avait mis en garde le patron des députés LR qui envisage également de se lancer dans la course pour 2027, avec l’intention lui aussi d’utiliser la présidence du parti de droite comme tremplin pour la présidentielle.
Mercredi, l’entourage de Laurent Wauquiez a répété que Bruno Retailleau prenait la « lourde responsabilité d’ouvrir une guerre des chefs ». Dans son courrier, le ministre tente de rassurer : « Je ne veux pas de nouvelles déchirures et de nouvelles blessures dans notre parti », écrit-il, ajoutant qu’il ne se prêterait « pas au jeu des petites phrases ».
Le soutien de plusieurs voix à droite
Fort de sa popularité, Bruno Retailleau a reçu récemment le soutien de plusieurs personnalités de droite. L’ex-chef du gouvernement Michel Barnier l’a qualifié de « grand ministre », le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand soutient sa candidature, Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président, le présente comme la « seule lumière » qui soit apparue dans « la triste séquence » de la dissolution…
D’autres candidats potentiels de droite proposent des primaires ouvertes pour désigner un seul candidat qui ne serait pas éliminé au premier tour comme lors des deux dernières présidentielles, à l’image du ministre de la Justice Gérald Darmanin ou de David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF). Dans son courrier aux militants, Bruno Retailleau appelle à « agir vite », estimant qu’ » une nouvelle dissolution est possible et qu’il nous faut rapidement nous mettre en ordre de bataille ».