Les parents qui ne limitent pas le temps d’écran de leurs enfants à deux heures par jour risquent-ils une amende ?
«Les parents qui ne limitent pas le temps d’écran de leurs enfants à deux heures par jour risqueront une amende de 300 euros à partir du 1er juin 2025 » : ainsi démarre cette vidéo TikTok qui a déjà fait plus d’un demi-million de vues. Décidément d’humeur très méta, la chaîne « nessila.fr » cite ensuite BFMTV citant Bruno Retaillot [sic], selon qui « l’objectif du gouvernement est de lutter contre les troubles du développement, les troubles du sommeil et l’addiction numérique chez les plus jeunes ». Mais alors, comment s’effectueront les contrôles ? Par le biais « des travailleurs sociaux des établissements scolaires ou même via certaines applications de suivi d’écran recommandées par l’État ».

Si certains commentaires sont sceptiques, nombre d’autres expriment l’approbation ou la colère des internautes : « non, mais ils nous foutent des amendes pour tout et n’importe quoi, franchement », « oui, c’est bien, car les écrans détruisent la santé de nos enfants et surtout psychologiquement », « ils ne savent plus quoi inventer pour prendre de l’argent ».
FAKE OFF
Ayons d’abord une pensée émue pour Bruno Retailleau, dont le nom est écorché à toutes les sauces sur TikTok : « Rotayo » ici, « Retaillot » là… On attend la suite avec impatience…
Quant à la loi annoncée par notre contenu TikTok, que ceux qui craignent l’amende se rassurent : ils peuvent chercher ce texte tant qu’ils veulent dans le Journal officiel, il n’y figure pas pour la bonne raison qu’il n’existe pas. Ils ne trouveront pas davantage trace de l’émission de BFMTV censée citer le ministre de l’Intérieur.
Si cette annonce est donc une infox éhontée, elle surfe sur un véritable sujet de société. En effet, l’exposition des enfants aux écrans a déjà fait l’objet d’une proposition de loi en 2023 et d’une autre en 2024. En 2024 également, une commission d’experts avait remis un rapport alarmant à l’exécutif. Cela dit, aucun de ces textes ne préconise le contrôle des activités au domicile ni la verbalisation des familles : ils appellent à réguler l’usage des écrans dans les crèches et à l’école, mais se cantonnent à la responsabilisation en ce qui concerne les parents. On peut aussi noter que plusieurs pays d’Asie de l’Est ont tenté de légiférer l’accès des mineurs aux écrans… avec un succès limité.