France

Les lapins de garenne priés de quitter les pelouses des Invalides

Ils sont si mignons, mais causent aussi beaucoup de dégâts ! Les lapins de garenne, ces petits êtres à fourrure qu’on ne trouve à Paris pratiquement plus que sur la pelouse des Invalides, sont dans le viseur de la préfecture de Police. Un projet d’arrêté, publié le 5 mai dernier, prévoit de les classer comme espèces nuisibles, ainsi que dans trois autres départements. On reproche aux lapins d’attaquer les tuyaux d’arrosage et la végétation. Ils auraient provoqué la mort d’arbustes, sectionné les conduites d’arrosage automatique des gazons et détérioré les pelouses, affirmait l’an dernier le colonel François Rivet, en charge des Invalides, en estimant qu’il y avait alors entre 300 et 350 lapins sur place.

« Sont classées susceptibles d’occasionner des dégâts sur le département de Paris et uniquement au sein du 7e arrondissement, pour la période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, l’espèce suivante : Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) », prévoit le premier projet d’arrêté, qui a fait l’objet d’une consultation du public entre les 5 et 19 mai inclus.

Des systèmes de coffrage pour protéger les tuyaux

Un texte qui a fait bondir EELV Paris, qui estime dans un tweet que « nous devons apprendre à vivre avec nos écosystèmes et les animaux », et qui pointe la responsabilité de la région. Même tempête du côté de l’association de protection animale Paris Animaux Zoopolis, qui avait appelé le public à répondre massivement à la consultation en ligne, après avoir réussi une première fois en juillet 2021 à faire suspendre des arrêtés préfectoraux similaires par le tribunal administratif, avant une victoire sur le fond en 2022.

« Cette consultation publique est un simulacre, ils ne tiennent jamais compte des avis », dénonce la cofondatrice de Paz, Amandine Sanvisens, qui recommande que des systèmes de coffrage soient construits pour protéger les tuyaux d’arrosage détruits par les lapins. « Aucun abattage de ces animaux n’est envisagé, et l’arrêté ne sera pris uniquement si la préfecture de Police est assurée que des solutions pérennes sont trouvées pour eux », se défend la préfecture de police.

« Destruction à tir »

Si le projet parisien consiste en effet à capturer les animaux puis les relâcher (« Les animaux sont capturés puis relâchés après examen visuel préalable du point de vue sanitaire », dit l’arrêté), les mesures envisagées dans les autres départements (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) sont plus drastiques, puisqu’il est question d’autoriser leur « destruction à tir » durant les périodes de chasse et durant d’autres périodes spécifiques (du 15 août au 17 septembre 202 et du 1er mars au 31 mars 2024).

L’association Paz envisage de saisir la justice si les arrêtés sont publiés d’ici au premier juillet, comme prévu par les textes.