France

Les Français fument moins, boivent trop et sont plus déprimés.

En 2024, seulement 17 % des adultes déclarent fumer quotidiennement, contre 25 % en 2021. Par ailleurs, 15,6 % des adultes ont vécu un épisode dépressif caractérisé en 2024.


Le tabagisme diminue, la consommation d’alcool reste trop élevée et le moral des Français est en berne. Tels sont quelques-uns des constats issus du nouveau baromètre annuel de Santé publique France publié ce jeudi. Cette édition, réalisée en 2024 sur la base d’environ 35 000 questionnaires auprès des 18-79 ans, offre une « photographie n’ayant jamais été aussi précise », a indiqué à l’AFP le directeur de l’agence Yann Le Strat.

Commençons par une bonne nouvelle : les Français voient enfin une baisse du tabagisme, après une stagnation durant la crise du Covid-19. En 2024, seulement 17 % des adultes déclarent fumer quotidiennement, contre 25 % en 2021. « La lutte contre le tabagisme a permis de réduire de 4 millions le nombre de fumeurs en dix ans », se félicite Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, dans l’introduction du rapport.

Cependant, tous les Français ne sont pas égaux face à la cigarette. La consommation quotidienne est de 30 % chez les personnes en difficulté financière, contre seulement 10 % chez celles se déclarant à l’aise. Les ouvriers (25 %) fument également beaucoup plus que les cadres (12 %). Autre signe positif : plus de la moitié des fumeurs quotidiens (55 %) affirment vouloir arrêter, un chiffre stable malgré la baisse générale du tabagisme.

La santé mentale, en revanche, est en déclin. Le baromètre révèle qu’en 2024, 15,6 % des adultes ont vécu un épisode dépressif caractérisé, et qu’un adulte sur vingt a eu des pensées suicidaires au cours de l’année.

Des inégalités sont également mises en évidence. Les femmes (19,4 % de dépressives contre 12,6 % chez les hommes) et les jeunes (22 % chez les 18-29 ans) sont les plus touchés par la dépression. Cette prévalence chez les jeunes femmes est également observable concernant les pensées ou comportements suicidaires (10,8 %). De plus, les personnes en difficulté financière déclarent deux fois plus d’épisodes dépressifs que celles qui se sentent à l’aise.

En ce qui concerne l’alcool, qui accompagne souvent le tabac et peut devenir un soutien néfaste pour les personnes dépressives, l’étude confirme que la France est en retard sur ce point. En effet, 22 % des adultes ont dépassé les repères de consommation à moindre risque (plus de 10 verres par semaine ou plus de 2 verres en une journée) au cours des sept jours précédents. « Un chiffre stable depuis 2021, mais qui reste très élevé », souligne le baromètre.

Paradoxalement, les plus diplômés (26 % de dépassements) et les cadres (29,7 %) semblent consommer davantage d’alcool que les ouvriers (23,9 %).

Face à ces constats, Santé publique France appelle à renforcer les actions de prévention, en particulier pour les populations les plus vulnérables. Le rapport préconise de prioriser la lutte contre les inégalités sociales de santé, que ce soit en matière de tabac, d’alcool ou de dépression.