Les espaces publics non-sexistes de Nantes : explications nécessaires.
Nantes lance un appel à projets pour des « espaces publics non-sexistes », avec une échéance pour les candidatures jusqu’au 28 novembre. En 2024, seulement 9 % des noms de voies et d’équipements publics à Nantes portaient des noms de femmes, contre 34 % pour les hommes.
Nantes sera-t-elle la première ville de France à adopter une approche non-sexiste, comme le souhaite Johanna Rolland, maire socialiste, depuis plusieurs années ? Dans cette optique, la métropole de Nantes vient de lancer un appel à projet pour créer des « espaces publics non-sexistes ». Mais de quoi s’agit-il réellement ?
« Pendant trop longtemps, l’espace public n’a pas été conçu en tenant compte du genre », a déclaré Mahaut Bertu, élue nantaise en charge de l’égalité, de la ville non-sexiste et de la lutte contre les discriminations, lors d’une réunion d’information mardi. « Aujourd’hui, nous constatons que les rues peuvent être perçues comme dangereuses. De nombreux lieux ne sont pas adaptés à l’accueil d’enfants, alors que les femmes en ont encore majoritairement la charge, ou même que les hommes s’adaptent plus facilement que les femmes aux espaces publics. »
Les femmes sont sous-représentées dans l’espace public. Pour lutter contre cette situation, Nantes et sa métropole souhaitent co-concevoir « les espaces publics de demain » en prenant mieux en compte « la question du genre dans les projets de conception et d’aménagement ». La métropole est ouverte à de nouvelles idées concernant des dispositifs innovants ou des mobiliers urbains inclusifs, mais les projets peuvent également se concentrer sur la représentation culturelle. Actuellement, à Nantes, seules deux statues célèbrent des femmes notables, et en 2024, seulement 9 % des noms de voies et d’équipements publics portaient des noms de femmes, contre 34 % pour les hommes.
Les volontaires intéressés ont jusqu’au 28 novembre pour soumettre leur candidature et proposer des projets visant à rendre les 24 villes de la métropole plus égalitaires. Les suggestions devront s’inscrire dans l’une des quatre thématiques retenues par la métropole : « changement de comportements », « parcours plus sécurisants », « espace public et parentalité » et « nouveaux types d’espace ». Les propositions sélectionnées seront mises en œuvre et testées pendant une période de 12 à 18 mois à partir du printemps 2026, et seront financées « à hauteur de 50 % du coût de l’expérimentation » jusqu’à un maximum de 25.000 euros hors taxe, précise Nantes métropole.
Nantes n’est pas seule dans cette démarche pour transformer ses espaces publics en lieux plus sûrs pour les femmes. En juillet, la commune de Vénissieux, près de Lyon, a réaménagé l’une de ses esplanades selon les principes de l’urbanisme féministe. Ces aménagements, apparemment simples, tels que des bancs de différentes tailles, de la végétalisation ou des peintures au sol, bouleversent pourtant les codes d’une ville conçue par les hommes et pour les hommes.

