Les cinq ouragans les plus meurtriers de l’Histoire.
Le cyclone Bhola, survenu le 12 novembre 1970, a causé environ 500.000 morts au Bangladesh et en Inde, faisant de lui la tempête tropicale la plus meurtrière jamais enregistrée. Le cyclone Nargis, qui a frappé la Birmanie le 2 mai 2008, a officiellement fait état de près de 85.000 morts et plusieurs évaluations portent le total des victimes à près de 138.000 personnes.
Alors que l’ouragan Melissa touche actuellement la Jamaïque avec des vents atteignant près de 300 km/h, il est important de se souvenir que certaines tempêtes tropicales ont gravement marqué l’histoire en raison de leur caractère désastreux. Dans des régions fréquemment vulnérables, la montée soudaine des eaux a parfois causé des centaines de milliers de victimes en l’espace de quelques heures. 20 Minutes vous propose un palmarès des cinq ouragans, cyclones ou typhons les plus meurtriers de l’histoire, d’après les bilans connus ou estimés par les organismes météorologiques et historiques. À l’inverse de ce que l’on pourrait croire, tous se sont produits en Asie.
Cyclone Bhola (1970) au Bangladesh et en Inde
Le 12 novembre 1970, en soirée, un cyclone dévastateur frappe les îles basses du golfe du Bengale, coïncidant avec la marée haute. Ce phénomène déclenche une vague de tempête ravageuse qui submerge villages, digues et terres cultivées. Le bilan humain est évalué à 500.000 morts, ce qui en fait la tempête tropicale la plus meurtrière jamais enregistrée, selon l’Organisation météorologique mondiale. Outre la vague de submersion, la vulnérabilité d’un territoire très faible, l’absence d’alerte efficace et un réseau de secours défaillant ont fortement contribué à ce bilan.
Cyclone de Coringa (1839) en Inde
Le 25 novembre 1839, un cyclone frappe la ville portuaire de Coringa, située au bord de la baie du Bengale en Inde. Une vague de près de 12 mètres causée par la tempête ravage la côte, engloutissant maisons, navires et habitants. Le nombre de victimes est estimé à environ 300.000. Le port, alors prospère, est entièrement détruit et près de 20.000 navires sont perdus, comme l’explique l’Atlantic Oceanographic and Meteorological Laboratory (AOML) dans un article publié en 2014 pour le 175e anniversaire de la catastrophe.
La combinaison d’une zone extrêmement vulnérable (delta fluvial, sol peu élevé), d’un accès maritime direct, et d’un système de protection inexistant à l’époque, explique l’ampleur du désastre.
Typhon Haiphong (1881) au Vietnam
Le 8 octobre 1881, un typhon majeur traverse le golfe du Tonkin puis pénètre dans le delta du fleuve Rouge jusqu’à la ville de Haiphong, dans l’actuel Vietnam. Établie juste au-dessus du niveau de la mer, la région est particulièrement sujette à la houle et à la submersion. La vague se fraye un chemin dans le chenal étroit reliant Haiphong à la mer, amplifiant la montée de l’eau. Le bilan est estimé à environ 300.000 morts, voire plus, selon les sources qui incluent les décès secondaires (maladies, famines) au nombre initial des noyades.
Bien que certaines études récentes contestent la précision de ce chiffre (population de la ville, limites territoriales), la catastrophe demeure l’une des plus dévastatrices jamais enregistrées pour un typhon. En quelques heures, une région à forte densité de population et d’importance économique est anéantie.
Typhon Nina (1975) à Taïwan et en Chine
Le typhon Nina frappe en août 1975 la Chine après avoir touché Taïwan. Cependant, la catastrophe ne résulte pas uniquement du vent ou de la pluie : elle est surtout due à la rupture de plusieurs barrages, notamment celui de Banqiao dans la province du Henan, qui a subi des précipitations extrêmes, selon le site Weather Underground. Un bilan révisé fait état d’au moins 150.000 morts, bien que certaines sources évoquent un total pouvant atteindre 200.000 à 230.000, en considérant la famine, les maladies et les destructions d’infrastructures.
D’après les études, c’est une des plus meurtrières interactions entre un phénomène naturel et des défaillances humaines/infrastructures : la pluie ayant entraîné l’effondrement, les digues n’ayant pas tenu, de vastes plaines se sont retrouvées inondées.
Cyclone Nargis (2008) en Birmanie
Le 2 mai 2008, le cyclone Nargis s’abat sur la Birmanie, frappant la côte. Avec des vents dépassant les 165 km/h, il devient la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire du pays. Les zones inondables du delta, densément peuplées et mal protégées, sont dévastées. Des villages entiers disparaissent sous les eaux, les communications sont interrompues et les secours tardent à arriver.
Le bilan officiel fait état de près de 85.000 morts, plus de 50.000 disparus et 20.000 blessés. Cependant, plusieurs évaluations portent le total des victimes à près de 138.000 personnes, faisant de Nargis l’un des cyclones les plus meurtriers de l’histoire moderne. Au-delà des pertes humaines, les conséquences économiques et sociales de cette catastrophe sont considérables.

