France

Les atteintes envers les personnes LGBT+ en hausse de 3 % en 2022

Des contraventions aux crimes, les atteintes envers les personnes LGBT+ sont en hausse en 2022. Dans une étude publiée ce mercredi, le service statistique du ministère de l’Intérieur note une augmentation de 3 %. Plus 4.000 faits ont été enregistrés, la majorité étant des diffamations ou des injures.

Parmi ces actes de haine, les plus graves sont aussi ceux qui augmentent le plus. 2.420 sont des crimes ou des délits anti-LGBT+, soit une hausse de 13 % par rapport à l’année dernière, tandis que les faits enregistrés comme contraventions sont en baisse de 9 %. « Cela pourrait traduire une qualification à la hausse des atteintes anti-LGBT+ plus systématiquement enregistrées en crimes ou délits plutôt qu’en contraventions » par les forces de l’ordre, selon le rapport, publié tous les ans à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

La partie émergée de l’iceberg de violence

Depuis 2016, les actes anti-LGBT+ ont fortement augmenté : +129 % pour les crimes et délits ; +115 % pour les contraventions. Il ne s’agit que de la partie visible de ces atteintes : seules 20 % des victimes de menaces ou violences et 5 % des victimes d’injures les signalent à la police ou à la gendarmerie, rappelle l’étude. Pour plus de la moitié (57 %), il s’agit d’injures ou de diffamations. Le harcèlement (5 %) et les atteintes à caractère sexuel (2 %) sont plus rares et concernent « un peu moins de 200 infractions ».

Paris est la ville où les actes anti-LGBT+ sont les plus fréquents, avec 400 faits enregistrés soit 18,1 pour 100.000 habitants. Ces atteintes sont commises en majorité (56 %) dans des villes de plus de 200.000 habitants. Les victimes sont principalement des hommes (72 %), âgés de moins de 30 ans (52 %) et les agressions se déroulent en majorité dans des lieux publics.

Une haine « ancrée » dans la société française

Les auteurs sont aussi majoritairement des hommes (83 %) plutôt jeunes (35 % ont moins de 20 ans, dont 11 % ont moins de 15 ans). La haine contre les personnes LGBT+ reste « ancrée » dans la société française, s’est alarmée SOS Homophobie, dans son rapport annuel publié mardi.

L’association a recueilli en 2022 quelque 1.500 signalements relatifs à des situations de haine homophobe ou transphobe, soit un niveau à peu près stable par rapport à l’année précédente, mais avec une hausse significative des agressions physiques (+28 %). Le gouvernement va présenter « avant l’été » un plan pour mieux lutter contre les violences anti-LGBT+, a annoncé mardi son porte-parole Olivier Véran.