France

Les acteurs de l’agroalimentaire convoqués à Bercy pour baisser les prix

Dans la lutte contre l’inflation, Bruno Le Maire compte mettre la pression ce mercredi sur les industriels de l’agroalimentaire. Ceux-ci sont en effet convoqués à Bercy par le gouvernement, qui les presse de renégocier avec les supermarchés afin de faire baisser au plus vite des prix très élevés en rayons.

Si, au début de la guerre en Ukraine, certains industriels « ont vite répercuté la hausse (des prix des céréales ou de l’énergie), ils ont moins vite répercuté la baisse » récente de certains cours, a déploré Emmanuel Macron lundi sur TF1. Le chef de l’Etat a donc appelé à « rouvrir les négociations » avec la grande distribution. « L’objectif c’est qu’on absorbe cette inflation (alimentaire) d’ici à l’automne », a-t-il ajouté, une inflation mesurée à près de 15 % sur un an en avril.

Des négociations achevées le 1er mars

Chaque année, les prix des produits vendus aux supermarchés sont fixés à l’issue d’une période de négociation. Celle pour 2023, achevée le 1er mars, a abouti à une hausse moyenne d’environ 10 % des prix payés par les enseignes aux industriels. Ces derniers réclamaient des hausses pour tenir compte de l’augmentation de leurs coûts de production. Mais depuis, les coûts de certaines matières premières agricoles ou de l’énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.

Le gouvernement martèle donc que les industriels doivent revoir à la baisse le prix de vente aux supermarchés. En cas de refus, « nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs », a averti le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Face à trois membres du gouvernement – le ministre de l’Economie, le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure, et la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire – ce sont les représentants de l’Ania, la principale organisation des industriels de l’agroalimentaire et de l’Ilec, qui porte la voix des industriels de grandes marques (Coca-Cola, Danone, L’Oréal ou Nestlé), qui sont attendus à Bercy. Ils ont déjà fait savoir être prêts à rediscuter au cas par cas, mais qu’il ne pouvait pas y avoir « des renégociations sur tous les produits », selon Jean-Philippe André, président de l’Ania.

La FNSEA inquiète d’une guerre des prix

Ces joutes verbales se font sous l’œil inquiet des agriculteurs, qui craignent toujours que les guerres des prix se fassent au détriment de leurs propres revenus. Sur RTL lundi, le nouveau président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a ainsi appelé le gouvernement à nommer ceux qui « abusent ». Il a aussi averti que, dans tous les cas, les prix ne reviendraient pas à leurs niveaux d’avant-crise, un point sur lequel il s’accorde avec le plus médiatique représentant des supermarchés, Michel-Edouard Leclerc.