Législatives : Edouard Philippe ne veut pas de la proportionnelle qui aggraverait l’« absence de majorité »

Alors que François Bayrou a relancé le débat sur l’introduction d’un scrutin proportionnel pour les élections législatives, Edouard Philippe s’est positionné en adversaire résolu de cette réforme. A l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, le président d’Horizons et candidat à la présidentielle a exprimé jeudi son hostilité à cette évolution électorale, estimant qu’elle mènerait à « une absence de majorité » et affaiblirait le lien entre les citoyens et leurs représentants.
« Le scrutin proportionnel a plus de chance de perpétuer ce que nous voyons aujourd’hui », a-t-il affirmé, pointant une instabilité parlementaire qui « rend difficile, voire impossible, une action résolue dont notre pays a pourtant besoin ». Selon lui, « nous ne pouvons pas accepter un régime qui est pour l’essentiel un régime de l’inaction ».
Fragiliser la représentation territoriale
Accompagné de plusieurs cadres d’Horizons – Paul Christophe, Claude Malhuret et Pierre-Yves Bournazel – l’ancien Premier ministre a également souligné que la proportionnelle « tend mécaniquement à distendre le lien entre l’électeur et le député », fragilisant la représentation territoriale. La question du cumul des mandats, pourtant défendue par Edouard Philippe dans ses prises de position précédentes, n’a pas été abordée lors de cet échange.
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François Bayrou a lancé depuis le 30 avril une série de consultations avec les principales formations politiques. Il défend une proportionnelle intégrale par département, inspirée du système de 1986. Le Premier ministre a confirmé jeudi sa volonté de soumettre un projet de loi reprenant ce modèle, possiblement dès l’automne.