France

Le virus de la généalogie séduit de plus en plus de jeunes, grâce à l’IA.

François Lerebourg développe et commercialise Généatique depuis 38 ans, et la version 2026 de ce logiciel de généalogie vient de sortir. Selon François Lerebourg, « on peut retrouver environ 500 personnes au bout d’une première année de recherches sérieuses ».


« Nos clients sont très fidèles, certains font aussi des pauses dans leurs recherches. On constate même que cette quête peut sauter une génération et que ce sont les jeunes, aujourd’hui, qui reprennent le flambeau ! » François Lerebourg, qui développe et commercialise le logiciel de généalogie Généatique depuis 38 ans, a récemment lancé la version 2026 de son produit. « Lorsque l’on a commencé en 1987, les gens nous le commandaient par Minitel. Le logiciel était sous DOS, pour ordinateurs Amstrad. On leur envoyait trois disquettes ! », se souvient le patron de CDIP.

### De la disquette à l’intelligence artificielle

Le logiciel Généatique a évolué, passant des disquettes à une dernière version intégrant l’intelligence artificielle. Après la sortie d’une première version en ligne en 2007, une connexion aux bases de données généalogiques Internet a été mise en place en 2015, et aujourd’hui, l’intelligence artificielle a pris part à l’évolution du logiciel.

En plus de coloriser les photos des ancêtres, l’IA facilite la transcription des textes des vieux registres, souvent illisibles pour un œil moderne. « C’est toujours notre préoccupation, explique François Lerebourg. À chaque mise à jour du logiciel, nous faisons en sorte de retravailler les interfaces et de simplifier les usages. » Cependant, l’IA ne pourra pas permettre la lecture des documents « très pattes de mouche » du XVIe siècle, selon le créateur de Généatique. En revanche, elle s’avère efficace pour les actes de naissance, de mariage ou de décès plus récents, avec un taux de réussite quasi parfait, même « s’il est toujours nécessaire de bien relire la transcription, voire de l’ajuster », admet François Lerebourg.

### 100.000 individus retrouvés

Comment débuter dans la généalogie ? Bien qu’il existe des arbres généalogiques couvrant plus de 30 générations et plus de 100.000 individus, cela nécessite beaucoup de temps. « En revanche, remonter son arbre généalogique jusqu’à la Révolution (1789) est assez simple et accessible à tous », constate François Lerebourg, qui note qu’une généalogie « n’est jamais terminée ». La recherche peut porter sur les ascendants, mais aussi sur les descendants. « Il y a toujours des branches de l’arbre à explorer vers le haut, mais on peut aussi redescendre et découvrir des fratries et des cousinades. » Parmi les 100.000 utilisateurs, une personne a réussi à rassembler physiquement 3.000 membres de sa famille !

### Enregistrer la mémoire des anciens

Pour ceux qui souhaitent se lancer dans leur généalogie, surtout les jeunes qui « attrapent le virus », François Lerebourg conseille de commencer par interroger ses proches et de regarder les vieilles photos trouvées au grenier. Une autre étape importante consiste à « enregistrer la mémoire des anciens » pouvant encore être interrogés, afin de disposer d’informations fiables. Par la suite, un outil de recherche s’avère nécessaire.

Des logiciels gratuits en ligne, tels que Geneanet, ou Généatique (vendu à partir de 29 euros pour gérer un arbre jusqu’à 500 noms), aident à structurer ses recherches et à organiser les informations collectées. Selon François Lerebourg, il est également crucial de demander de l’aide, notamment auprès d’associations. Celle-ci est répertoriée sur son site. On peut aussi se rapprocher de la Fédération française de généalogie, ou suivre Ketella, un youtubeur de Montpellier qui propose des vidéos sur la généalogie, incluant des enquêtes pour retrouver des inconnus.

Ainsi, selon François Lerebourg, « on peut retrouver environ 500 personnes au bout d’une première année de recherches sérieuses ». Toutefois, il met en garde contre un classique de la généalogie : il est possible de rencontrer des homonymes et de se perdre dans de fausses pistes.