France

Le trafic à Lyon est-il « de pire en pire » comme l’assure Jean-Michel Aulas ?

Coincé dans les bouchons en début de semaine, l’ancien propriétaire de l’OL, Jean-Michel Aulas, a assuré que le trafic à Lyon était « de pire en pire », ayant fait « 400m en 50 minutes » de voiture.

Il a joint à ses propos, une photo, interpellant les élus écologistes : « Que de temps perdu, donc d’économie détruite, d’emplois perdus, de commerçants ruinés : un audit public du coût direct et indirect de cette incurie s’impose : réveillez-vous ! » Le Lyonnais avait déjà épinglé la mairie la semaine dernière, toujours sur les réseaux sociaux.

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Mais alors, est-ce que Jean-Michel Aulas a-t-il raison ? Ce jeudi, la métropole a présenté les évolutions des mobilités sur le territoire. 20 Minutes fait le point.

Plus de vélo et de transports en commun, moins de voitures

D’après la collectivité, depuis 2019, la pratique du vélo a nettement augmenté sur le territoire, avec 58 % d’usagers supplémentaires. Les déplacements en transports en commun ont également augmenté de 2 %.

La tendance est à la baisse concernant le trafic routier, avec 12 % d’usagers en moins. En fonction des secteurs, l’évolution est nuancée, note la métropole : dans l’hypercentre, le trafic a diminué de 22 %, de 16 % dans la ZFE, tandis que sur les axes autoroutiers, c’est une diminution de 7 %.

Les effets sur les accidents et la pollution

D’après la métropole, cette augmentation de la mobilité douce, mais aussi des aménagements, comme des piétonnisations, ont permis de faire baisser l’accidentologie et d’améliorer la qualité de l’air sur le territoire. Selon les données de la préfecture, il y a eu moins 28 % du nombre d’accidents de la route sur la métropole en 2023 par rapport à 2019, c’est -12 % en France et + 1 % dans le Nouveau Rhône.

« Plus de 900 blessés en moins grâce aux efforts de la métropole, assure ainsi le président Bruno Bernard. Avec des zones 30, des sécurisations de l’espace public, on voit qu’il y a moins d’accidents, s’il y a moins de voitures. » Aussi, pour la première fois, la métropole a vu sa moyenne annuelle de dioxyde d’azote (émis principalement des véhicules diesel) baisser par rapport à 2019 et passer sous le seuil limite des 40 µg/m3 (à 39 contre 62 à l’époque).

Lyon, dans le top des grandes villes embouteillées

D’après TomTom, la ville de Lyon est passée de la 3e place à la 6e dans les agglomérations avec le plus de bouchons. Mais selon cette étude, entre 2023-2024, le temps de la congestion a augmenté d’une minute par 10 km. Pour Inrix, Lyon est la 4e agglomération la plus embouteillée, gagnant deux places par rapport aux autres années où elle se situait à la seconde place.

Des chiffres qui vont dans le sens de Jean-Michel Aulas. La métropole a fait « un constat de la réalité » en réalisant des trajets sur sept parcours (avec de l’urbain, périurbain, voies rapides, de dessertes). Quatre d’entre eux, dont Tassin jusqu’à l’Hôtel de ville de Lyon, voient le temps diminuer (de quelques secondes) comparés à 2023. Les trois autres, qui empruntent en grande partie le réseau urbain, voient leur temps augmenter (également de quelques secondes), comme Saint-Priest jusqu’à Lyon Part Dieu.

La question des travaux et des bouchons

La métropole explique ces constats par les nombreux travaux qui sont en cours, qui sont nécessaires pour les aménagements (comme le BHNS). La collectivité a d’ailleurs décidé de reporter certains projets d’un an, qui devaient commencer cette année, face à « des zones importantes » qui ne sont pas terminées.

« Partout où il y a des travaux, ça gêne la circulation, c’est pour cela qu’il faut éviter de passer dans ces secteurs », indique le président Bruno Bernard. Il rappelle néanmoins qu’à la fin de ces chantiers, « ça ira mieux », citant l’exemple des projets réalisés sur les ponts Lafayette et Morand, décriés à l’époque mais qui n’ont finalement pas eu d’incidence sur la circulation automobile.

Notre dossier sur la circulation automobile

« Mais il y aura toujours des bouchons à Lyon, comme toutes les grandes villes, ajoute-t-il. Pour qu’il n’y en ait plus du tout, il faudrait qu’il y ait encore 20 % en moins de voitures. »