Le Sénat approuve une augmentation de 12 heures du travail annuel.
Le Sénat a adopté ce samedi un amendement du centriste Olivier Henno (UDI) pour augmenter la durée annuelle de travail des salariés de 12 heures supplémentaires, par 199 voix contre 135. L’amendement risque de ne pas pouvoir prospérer davantage dans les débats, car l’immense majorité des parlementaires jugent impossible tout accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur le budget de la Sécu pour 2026.
Les sénateurs souhaitent augmenter le temps de travail. Ce samedi, par 199 voix contre 135, le Sénat a adopté un amendement proposé par le centriste Olivier Henno (UDI) visant à ajouter 12 heures de travail supplémentaires par an pour les salariés. Olivier Henno a justifié cette mesure en déclarant : « On ne pourra pas s’en sortir si on ne crée pas plus de richesses. Pour produire plus de richesses, il faut investir plus, mais surtout augmenter le temps de travail. » Il a précisé que « douze heures de travail rémunérées par an, c’est une heure par mois, 15 minutes par semaine », estimant un rendement annuel supérieur à 10 milliards d’euros.
Cet amendement pourrait ne pas avancer davantage dans les débats, la grande majorité des parlementaires jugeant déjà impossible un accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat concernant le budget de la Sécurité sociale pour 2026. Cependant, il relance un débat délicat sur le temps de travail, dans un contexte de déficit de la Sécurité sociale.
Le ministre du Travail a qualifié cette proposition de « lourde ». La gauche a exprimé son indignation, la jugeant « arbitraire et injuste ». Le socialiste Simon Uzenat a demandé : « Comment pouvez-vous parler d’efforts imperceptibles quand il s’agit de rajouter du temps de travail à des concitoyens qui exercent des métiers pénibles ? », dénonçant « une provocation absolue. » Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a réagi en se déclarant « solidaire » des objectifs de la mesure, mais a jugé inopportun de l’adopter dans le cadre de ce budget, proposant de discuter cette « piste de débat » ultérieurement, notamment « dans le cadre de la conférence sociale Travail et retraites » qui se tiendra le 5 décembre.
Ce n’est pas la première fois que le Sénat fait des propositions similaires. L’année dernière, il avait voté pour introduire une journée de solidarité supplémentaire (travaillée gratuitement) pour financer l’autonomie. L’ex-Premier ministre François Bayrou avait également proposé, de manière controversée, de supprimer deux jours fériés. Ces deux initiatives n’avaient pas abouti.

