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Le scénariste Tom Stoppard, auteur de « Shakespeare in Love », est mort.

Tom Stoppard est l’auteur des scénarios de « Brazil » en 1985, de « L’Empire du Soleil » en 1987 et d’« Anna Karénine » en 2012. En 2023, sa dernière pièce, « Leopoldstadt », a remporté quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure pièce.


Si son nom ne vous dit peut-être rien, son œuvre est toutefois largement reconnue. Il est l’auteur des scénarios de « Brazil » de Terry Gilliam en 1985, de « L’Empire du Soleil » de Steven Spielberg en 1987 et d’« Anna Karénine » de Joe Wright en 2012. Il a également contribué aux scénarios d’« Indiana Jones et la dernière croisade » et « Star Wars, épisode 3 ». En 1998, il a remporté l’Oscar du meilleur scénario pour « Shakespeare in Love ».

Le chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux, affirmant : « Tom Stoppard était mon dramaturge préféré. Il nous laisse un corpus majestueux d’œuvres intellectuelles et amusantes. Il me manquera toujours. »

Avec plus de trente pièces à son actif, sa dernière, « Leopoldstadt », qui retrace l’histoire d’une famille juive aisée à Vienne dont le destin est bouleversé par le nazisme et la Shoah, a reçu en 2023 quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure pièce. Cette nouvelle victoire représente aussi une de ses œuvres les plus personnelles, étant donné que ses quatre grands-parents ont été tués dans les camps nazis.

Auparavant, il avait déjà remporté quatre Tony Awards pour ses pièces « Rosencrantz et Guildenstern sont morts » (1968), « Travesties » (1976), « The Real Thing » (1984) et « The Coast of Utopia » (2007), ainsi qu’un Oscar du meilleur scénario pour « Shakespeare in Love » (1998).

« Nous nous souviendrons de lui pour ses œuvres, leur éclat et leur humanité, ainsi que pour son esprit, son irrévérence, sa générosité d’âme et son amour profond de la langue anglaise », a déclaré l’agence d’artistes United Agents en annonçant son décès à son domicile dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Couronné meilleur dramaturge vivant lors des Evening Standard Theater Awards en 2014, il était décrit par le réalisateur américain Mike Nichols, avec qui il avait collaboré à Broadway pour la pièce « The Real Thing », comme étant « très drôle aux dépens de personne ». « Je veux prouver qu’on peut traiter de sujets sérieux en lançant une tarte à la crème sur scène pendant des heures », disait-il.

Cet esprit pince-sans-rire au menton saillant et aux cheveux en bataille abordait le totalitarisme ou la philosophie avec un humour rusé, combinant vaudeville et répliques spirituelles.

Né en Tchécoslovaquie en 1937 dans une famille juive exilée à cause de l’avancée nazie, Tom Stoppard est arrivé en Angleterre à la fin de la guerre, après avoir vécu à Singapour et en Inde.

Il a quitté l’école à 17 ans et, après une brève carrière de journaliste à Bristol, s’est fait connaître en 1967 grâce à « Rosencrantz et Guildenstern sont morts », une pièce absurde mettant en scène deux personnages d’Hamlet.

Durant les années 70, il a défendu des dissidents de l’Union soviétique, un thème qu’il explore dans « Every Boy Deserves Favour » (1977).

En 1990, il a adapté au cinéma sa pièce « Rosencrantz et Guildenstern sont morts », avec Gary Oldman et Tim Roth, et a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise.

Souvent en couverture des tabloïds britanniques pour sa vie amoureuse mouvementée, Tom Stoppard, père de quatre fils, avait épousé à 76 ans sa troisième femme, l’héritière Sabrina Guinness.