Le prix Nobel d’économie demande de suspendre la réforme des retraites
Philippe Aghion a proposé une trêve sur la réforme des retraites, suggérant d’arrêter à 62 ans et 9 mois jusqu’aux élections présidentielles. Il a également exprimé son désaccord avec la « taxe Zucman » sur les grandes fortunes, tout en appelant à s’attaquer aux abus des holdings familiales.
Fraîchement récompensé par le prix Nobel d’économie, Philippe Aghion a créé la surprise lundi soir sur France 2 en appelant à une trêve concernant la réforme des retraites. Lors de son intervention au 20 Heures, l’économiste a déclaré qu’il fallait « arrêter l’horloge maintenant jusqu’aux élections présidentielles ».
Selon Aghion, « on est à 62 ans et 9 mois, on stoppe à 62 ans et 9 mois jusqu’aux élections présidentielles ». Il justifie cette mesure temporaire en affirmant qu’elle « ne coûte pas très cher » et qu’elle permettrait surtout de « calmer les choses ». Il souligne néanmoins qu’il ne s’agit pas d’un abandon : « Ça ne veut pas dire que la réforme est supprimée ». Bien qu’il ne soit pas opposé à un relèvement progressif de l’âge à 63 ans, il plaide pour une « revoyure » en 2027, après la période électorale.
Cette proposition arrive à un moment où le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, s’apprête à présenter mardi le projet de budget 2026 en Conseil des ministres. Reconduit à Matignon vendredi, il a laissé entendre qu’un débat pourrait s’ouvrir sur une suspension partielle de la réforme des retraites, une demande qui est soutenue depuis plusieurs semaines par le Parti socialiste.
Interrogé par Léa Salamé sur d’autres sujets, Philippe Aghion a également fait part de son désaccord avec la « taxe Zucman » visant les grandes fortunes. « Je pense qu’il faut qu’il y ait un effort des hauts patrimoines, mais je ne veux pas toucher l’outil productif ni ceux qui cherchent à innover », a-t-il affirmé. En revanche, il appelle à s’attaquer à certains abus : « Il y a un abus des holdings familiales. Ça, il faut taper là-dessus. »

