France

Le point sur la rencontre Macron-Zelensky

Emmanuel Macron a reçu Volodymyr Zelensky dimanche 14 mai à l’Élysée. Les deux présidents ont profité d’un dîner pour évoquer les « besoins urgents de l’Ukraine », alors que le pays est toujours envahi et en proie à une guerre sanglante avec la Russie. Mais que se sont dit ces deux dirigeants ? Comment s’est déroulée cette visite ? 20 Minutes fait le point pour vous.

Comment s’est organisée cette rencontre ?

Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris après s’être rendu vendredi à Rome, où il a rencontré le pape François, puis à Berlin et Aix-la-Chapelle durant le week-end. Sitôt atterri sur la base militaire de Villacoublay, à l’ouest de la capitale, le président ukrainien a été accueilli par Emmanuel Macron à l’Elysée.

Brève accolade, quelques mots de bienvenue au son de la Garde républicaine et les deux hommes se sont engouffrés dans le palais présidentiel pour trois heures d’échange, dont une en tête-à-tête. C’est la deuxième visite à l’Elysée de Volodymyr Zelensky depuis l’offensive russe contre son pays, en février 2022. Il y était déjà venu le 8 février au côté du chancelier allemand Olaf Scholz. La visite du chef d’Etat a été annoncée au dernier moment, dimanche soir.

Qu’a obtenu le président ukrainien concrètement ?

Volodymyr Zelensky était, bien sûr, en quête d’un soutien accru avant la contre-offensive annoncée de son armée. Il a obtenu un engagement renouvelé de la France, en particulier dans le domaine des blindés légers. « Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10 RC », est-il précisé dans une déclaration commune publiée à l’issue du dîner.

La France s’était engagée début 2023 à céder à l’Ukraine des AMX-10 RC, souvent utilisés dans des missions de reconnaissance. Certains exemplaires de ces véhicules sont déjà présents sur le champ de bataille depuis le début du printemps. Mais le nombre d’exemplaires promis par la France n’a jamais été divulgué. Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l’Elysée, sans plus de précisions.

Quelles déclarations diplomatiques en retenir ?

Sur le terrain diplomatique, les deux présidents se sont prononcés pour de nouvelles sanctions et pour la poursuite du renforcement des liens entre l’Ukraine d’une part, l’Otan et l’Union européenne d’autre part.  « L’Ukraine et la France s’accordent sur la nécessité d’accroître nos pressions collectives sur la Russie par de nouvelles sanctions afin d’affaiblir la capacité de ce pays à poursuivre sa guerre d’agression illégale », déclarent les deux pays.

« L’avenir de l’Ukraine et de son peuple est au sein de la famille européenne. L’Union européenne a déjà reconnu la perspective européenne de l’Ukraine et lui a accordé le statut de pays candidat », dit la déclaration qui ajoute que la France « attend avec intérêt le rapport de la Commission européenne pour commencer les négociations d’adhésion ». La France réaffirme, dans ce texte, le droit de l’Ukraine à choisir ses arrangements de sécurité et veut aider « l’Ukraine à poursuivre son chemin vers la famille euro-atlantique », est-il écrit.

Quels engagements coincent toujours ?

A Berlin comme à Paris, la demande de Volodymyr Zelensky sur les avions de combat est à ce stade restée vaine. Pour l’offensive attendue de l’armée ukrainienne, « la question des avions de combat est une priorité pour l’Ukraine (…). Nous avons besoin de F-16 », des avions de combat modernes, pour défendre le ciel ukrainien, a insisté dimanche le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky, Andreï Yermak.

« La question est un peu prématurée », a réitéré un conseiller du président Macron, en rappelant qu’il fallait d’abord pour cela former des pilotes, un processus long et complexe. Paris concentre plutôt ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine » afin de protéger les populations civiles des bombardements russes. Les deux dirigeants ont également fait le point sur la situation militaire et sur les « garanties de sécurité » à apporter à l’Ukraine, une fois que les conditions pour des négociations de paix seront réunies.