Le nouveau pape Léon XIV explique pourquoi il s’appelle Léon (et pourquoi la question sociale est primordiale)

Dis Léon, pourquoi tu t’appelles Léon ? On ne lui a certainement pas posé la question aussi frontalement, mais le nouveau souverain pontife, élu jeudi pour succéder à François, y a répondu ce samedi lors d’une rencontre avec le collège des cardinaux.
« Il y a plusieurs raisons » à ce choix, a-t-il déclaré selon la traduction en français de son discours transmise par le Vatican. « Principalement parce que le pape Léon XIII, avec l’encyclique historique Rerum novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle », a affirmé Robert Francis Prevost, 69 ans. Cette encyclique de 1891, qu’on peut traduire par « des choses nouvelles » ou « des innovations », est le texte inaugural de la « doctrine sociale » de l’Eglise catholique, articulée sur des principes de dignité de la personne, de solidarité et de bien commun notamment.
Un œil sur l’intelligence artificielle
Homme connecté, Léon XIV parle d’une autre révolution en cours : « Aujourd’hui, l’Église offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail ».
Il a aussi rendu un hommage appuyé à son prédécesseur François, dont il a souligné le « style de dévouement total dans le service ». Léon XIV prône « le dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain », « l’attention affectueuse aux plus petits et aux laissés-pour-compte », « la conversion missionnaire » et « la croissance dans la collégialité et la synodalité » (c’est à dire l’implication des acteurs de l’Eglise à tous les niveaux).
Dimanche, Léon XIV récitera la première prière dominicale de son pontificat, s’adressant à la foule depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre pour un « Regina Caeli » qui devrait attirer des milliers de touristes et fidèles.