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Le cyclone Freddy continue à faire des ravages au Malawi, le bilan grimpe à 190 morts

C’est le Malawi qui paye aujourd’hui le plus lourd tribut après le deuxième passage du cyclone Freddy. L’intempérie à la longévité record a frappé deux fois en Afrique australe, et continue à faire des ravages au Malawi. Un dernier bilan fait état mardi d’au moins « 190 morts, 584 blessés et 37 disparus », a annoncé dans un communiqué le Bureau national de gestion des catastrophes de ce pays pauvre et enclavé. Un précédent bilan la veille faisait état de 99 morts et il pourrait encore s’alourdir à mesure que les recherches, encore en cours, avancent.

Après avoir touché terre pour la seconde fois pendant le week-end au Mozambique, tuant au moins dix personnes, Freddy s’est dirigé lundi aux premières heures du jour vers le sud du Malawi voisin. L’état de catastrophe naturelle a été déclaré dans la région de Blantyre, capitale économique épicentre de la catastrophe.

Hôpital débordé

Dans le township de Chilobwe, proche de Blantyre, des habitants abasourdis sont restés figés devant les restes des maisons emportées par les coulées de boue. Le vent est retombé mais la pluie continue à s’abattre. Les habitants disent être convaincus que des dizaines de corps sont encore là, ensevelis sous la boue. Des excavateurs ont été déployés à certains endroits. La veille, familles et secouristes ont fouillé la terre à mains nues sous une pluie battante.

L’hôpital de la région est « débordé par l’afflux de blessés », a alerté dans un communiqué Médecins sans frontière, présent sur place. « Le Queen Elizabeth Central Hospital a reçu à lui seul 220 personnes, dont 42 adultes et 43 enfants déclarés morts à leur arrivée ». L’ONG craint notamment une résurgence du choléra. Près de 20.000 personnes dans le pays ont été affectées par les intempéries, selon l’ONU. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est dit dans un communiqué « attristé par les pertes en vies humaines ».

Le changement climatique mis en cause

Freddy avait frappé une première fois l’Afrique australe fin février. Après une traversée inédite de plus de 10.000 km d’est en ouest dans l’océan Indien, il avait touché terre à Madagascar avant de frapper le Mozambique. Le bilan était alors de 17 morts. Se rechargeant en intensité et en humidité au-dessus des mers chaudes, avec des vents supérieurs à 220 km/h, Freddy a ensuite fait demi-tour, revenant s’abattre sur l’Afrique australe deux semaines plus tard. Il a fait dix morts la semaine dernière en revenant à Madagascar.

« Il est très rare que ces cyclones s’alimentent encore et encore », souligne Coleen Vogel, experte en climat à l’université sud-africaine du Witwatersrand à Johannesburg, mettant en cause le changement climatique. Freddy s’est formé au large de l’Australie début février et sévit dans l’océan Indien depuis trente-six jours. Le cyclone tropical John avait duré trente et un jours en 1994.