France

L’artiste plasticien Daniel Spoerri, père du « Eat-Art », est mort

Il compte parmi les artistes internationaux les plus importants de sa génération. Le plasticien suisse Daniel Spoerri, figure du courant artistique du « Nouveau Réalisme » et père du « Eat-Art », est décédé, a annoncé mercredi le Centre Pompidou. « Nous sommes profondément attristés par la disparition de Daniel Spoerri, figure emblématique et membre fondateur du Nouveau Réalisme », a indiqué le musée d’art moderne et contemporain sur X.

« Son regard unique sur l’art, à travers ses « tableaux-pièges » et ses assemblages inattendus, a su capturer l’instant, l’ordinaire et le surprenant. Son héritage restera une source d’inspiration et de réflexion singulière », a poursuivi l’institution.

Il a lancé le « Nouveau réalisme »

L’artiste suisse d’origine roumaine né en 1930 sur les bords du Danube à Galati (est de la Roumanie) est connu pour ses natures mortes tridimensionnelles liées à l’art de la table. Le principe est simple : à la fin d’un repas, Daniel Spoerri fige, en les collant au support, la trace de ce repas (couverts, assiettes, restes de nourriture, emballage…). Il l’appelle le « Eat Art » des œuvres et actions mettant en scène la nourriture et nos habitudes alimentaires.

L'installation artistique "Hahns Abendmahl" de Daniel Spoerri à Cologne, Allemagne, 22 juin 2017.
L’installation artistique « Hahns Abendmahl » de Daniel Spoerri à Cologne, Allemagne, 22 juin 2017. - O.Berg/AFP

Avec ce concept, l’ancien danseur fonde le mouvement du « Nouveau réalisme » en 1960 aux côtés d’artistes comme Yves Klein, Arman, Raymond Hains ou Jean Tinguely.

Daniel Spoerri va même jusqu’à gérer un vrai restaurant à Düsseldorf (Allemagne) entre 1968 et 1972, où les clients qui en ont les moyens peuvent repartir avec leur propre œuvre. Il double l’initiative par la création de la Eat Art Gallery où des artistes comme Cesar, Ben ou Arman exposent des créations éphémères comestibles tandis que des peintres comme Pierre Soulages participent à certains de ses banquets.

L’étiquette « d’artiste de la vaisselle sale »

Mais l’artiste cherchera à se défaire de cette étiquette « d’artiste de la vaisselle sale ». Dans sa série de « détrompe-l’oeil », il appose un objet réel sur une toile ou une tapisserie chinée aux puces et s’interroge sur les frontières entre réalité et illusion.

Ses œuvres ont fait l’objet d’une rétrospective dans de nombreux musées, dont le Centre Pompidou à Paris dans les années 1990.

Plus récemment, en 2021, le Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac) de Nice lui a consacré une grande exposition.