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« L’Amour est dans le pré »: Dernière chance, opportunité en or… L’émission fait battre le cœur des agriculteurs

M6 s’apprête à dévoiler les portraits des quatorze nouveaux agriculteurs et agricultrices de la dix-huitième promotion de L’Amour est dans le pré. Parmi eux, certains voient l’émission comme « une dernière chance » de trouver quelqu’un pour les accompagner dans leur vie à la campagne.

Malgré l’émergence et la montée en puissance des sites puis des applications de rencontres, la solitude pèse toujours autant sur ces professions. Tandis que certains n’ont jamais connu l’amour, d’autres, acculés par la charge de travail qui leur incombe ou isolés auprès de leurs animaux, ne parviennent pas à rebondir après plusieurs dizaines d’années de célibat.

« Une chance inespérée »

« Pour moi participer à L’amour est dans le pré est une chance inespérée, c’est une opportunité que quasiment personne n’a dans sa vie », confie Roméo à 20 Minutes. Cet agriculteur de 46 ans se réjouit de découvrir son visage sur l’écran de sa télévision, entouré de ses amis. De son côté, David évoque « une dernière chance ». Cet éleveur de vaches allaitantes de 42 ans n’a connu qu’une brève amourette et est célibataire depuis presque toujours. « Je sais qu’on peut faire confiance à la production car elle gère tout en amont donc ça permet de ne pas avoir de mauvaise surprise », se réjouit-il.

Malgré leurs tentatives, ces deux agriculteurs ne parviennent pas à trouver une femme pour les accompagner dans leur vie rythmée par le travail à la ferme. Désabusés mais pleins d’espoir depuis qu’ils savent qu’ils vont participer à L’Amour est dans le pré, David et Roméo illustrent la détresse de certains agriculteurs dans le grand champ de l’amour. « 

Lorsqu’on sélectionne les profils des célibataires, on se pose toujours la question de savoir comment ils pourraient trouver l’amour sans l’émission », détaille Déborah Huet, directrice des programmes de Fremantle France, qui produit l’émission. Depuis le lancement du programme avec les premiers portraits diffusés le 8 septembre 2005, jamais le nombre de candidatures reçues par l’équipe en charge de la sélection des agriculteurs célibataires n’a diminué.

« Quand tu dis que tu es agriculteur, elles se sauvent en courant »

« Souvent, ils vivent dans des villages, parfois très isolés, donc c’est difficile de rencontrer de nouvelle personne », justifie Déborah Huet. Les horaires d’un travail à la ferme peuvent aussi être un frein à certaines rencontres. « Souvent, ils ont de grosses journées, quasiment pas de vacances ni de week-end… Ça limite les soirées et les sorties. »

« Les sites de rencontres et les réseaux sociaux, je n’aime pas trop ça. Faire des photos, raconter ce que je fais, ce n’est pas mon truc », explique Clément, 26 ans. Ce jeune agriculteur dit n’avoir « jamais vraiment connu l’amour » et espère que le programme de M6 lui offre la rencontre qu’il attend. De son côté, David a déjà créé un profil sur plusieurs plateformes. « Le peu de filles qui rentraient en contact avec moi n’étaient pas des filles bien, se souvient-il. Elles me demandaient de l’argent et n’étaient pas sincères, j’ai rapidement vu qu’on essayait de m’entourlouper. »

Dans sa ferme située à environ 40 kilomètres de Lyon, Roméo dit avoir déjà tout essayé. Des sites tels que Meetic ou Badoo, où il « n’a rien à cacher car [il] n’est pas Brad Pitt », aux agences matrimoniales. « Le peu de femmes qui osent te parler, quand tu leur dis que tu es agriculteur, elles se sauvent en courant. » Le métier d’agriculteur est-il peu aguicheur aux premiers abords ? « Ce n’est peut-être pas un métier qui en jette, il y a beaucoup de clichés sur nous », reconnaît Clément. Durant le confinement, Roméo est allé jusqu’à s’inscrire dans une agence matrimoniale en Russie, pensant maximiser ses chances à l’étranger. L’espoir est apparu lorsqu’une Russe est venue passer une semaine dans son exploitation. Mais c’est la désillusion qui a été au rendez-vous. « Avec le recul, je me dis que quand les choses ne se font pas, c’est qu’elles ne devaient pas se faire et si ça avait marché, ce serait très compliqué aujourd’hui avec ce qu’il se passe en Ukraine », relativise ce bon vivant.

« Trouver quelqu’un, c’est le but ultime »

Autant de freins auxquels s’ajoutent parfois des événements de vie faisant dégringoler la confiance en soi. « À un moment donné, ils se replient sur eux-mêmes en se disant : « Comment faire pour séduire ? Je n’ai plus les clés ! » », témoigne Déborah Huet qui a côtoyé des dizaines d’entre eux depuis quatre ans.

Depuis 18 saisons, L’amour est dans le pré a été le point de départ d’histoires inattendues, même quand la situation paraissait désespérée. En saison 14, Didier n’avait jamais connu l’amour ni même embrassé une femme avant de participer à l’émission. Cet agriculteur Aveyronnais de 56 ans n’avait reçu que deux lettres. Parmi elles, celle d’Isabelle avec qui il a ensuite connu plusieurs années de tendresse. Même chose pour Hervé qui a terminé la saison 17 en couple avec Stéphanie tandis qu’il confiait être encore vierge à Karine Le Marchand dans son portrait, diffusé plusieurs mois plus tôt.

Autant d’exemples qui font briller les yeux de la nouvelle promotion. « J’espère vraiment trouver quelqu’un », appréhende Clément. Même s’il devait repartir seul de cette expérience, Roméo se réjouit déjà « d’élargir son cercle » en rencontrant les participants aux saisons précédentes et ne désespère pas de taper dans l’œil d’une téléspectatrice par la suite. « Peut-être que des femmes de mon coin ou d’ailleurs se diront : « Ce mec-là, il n’est pas mal ». » Pour le grand timide qu’est David, passer dans l’émission ne peut être que bénéfique. « Si je ne trouve personne, peut-être que ça va me donner un peu plus de courage pour plus tard, sourit-il. Ça pourra me donner envie de risquer plus et m’aider pour une future relation. »