« L’Agence » : Du rap à l’électro, la bande-son des émissions ne laisse rien au hasard

Des apparts de luxe, des quartiers chics, une famille d’agents immobilier charismatiques, une avalanche « d’effets waouh »… Depuis son lancement en 2020, « L’Agence », dont le spin-off « Nouvelles destinations » est lancé ce jeudi soir sur TMC, nous en met plein la vue.
Et plein les oreilles avec une bande originale saupoudrée de pop, d’electro et d’une bonne dose de rap américain, qui surgit au détour d’une visite dans le triangle d’or parisien ou la banlieue huppée francilienne. Un habillage musical savamment étudié, aussi accrocheur que crispant.
L’electro pour « le voyage », le rap pour « le contraste »
Les titres de cette bande-son, plus ou moins confidentiels – certains ne génèrent que quelques milliers d’écoutes sur les plateformes de streaming –, sont sélectionnés en salle de montage par les équipes de production et de réalisation du programme. « A chaque fois, on essaye de se demander ce qui pourrait correspondre en termes d’alliage musical avec le projet », explique à 20 Minutes Jean-Paul Geronimi chez Reservoir Prod et StoryNation (groupe Mediawan).
Devant « L’Agence, nouvelles destinations », une émission tournée dans des contrées de rêve, aux quatre coins de la planète, les téléspectateurs auront dans les oreilles des sons plus électros et pop, évoquant « les voyages et les grands espaces ».
Quant au programme original, mettant en scène la vie de la famille Kretz à Boulogne et les visites d’appartements, parisiens notamment, l’accent a été mis depuis le début sur la musique rap anglophone. « C’était volontaire, pour amener une couleur un peu différente. On trouvait qu’il y avait un contraste intéressant entre les immeubles haussmanniens et cette musique plus urbaine », estime le producteur.
« Discordante et incompatible »
Si l’image bling-bling qui peut être associée à ce genre musical colle parfaitement à ce secteur de l’immobilier de luxe et à sa clientèle pleine aux as, cette direction artistique très gangsta rap ne séduit pas tout le monde. Certains téléspectateurs étrangers – qui ont accès à « L’Agence » sur Netflix –, s’en offusquent.
« La musique est discordante et incompatible avec le sujet », s’agace l’un d’entre eux sur la plateforme IMDB. Sans citer de chansons en particulier, plusieurs commentaires s’indignent contre les paroles de ces titres, majoritairement en anglais et donc moins marquantes pour le public français. Un internaute qualifie ainsi le programme « d’incroyable », mais juge la musique « absolument horrible et offensante ».
« J’adore la série, mais je déteste les choix musicaux… vraiment déplaisants et inappropriés pour cette émission. Des paroles offensantes alors qu’il y a tellement de bon hip-hop qui aurait pu être mis en avant », déplore un autre.
Une musique « jeune » et « dynamique »
Clivante, la playlist de l’émission plaît néanmoins aux principaux intéressés, la famille de l’agence boulonnaise. Pour Martin Kretz, le fils aîné de la fratrie, cette musique est « jeune, dynamique et met du rythme. C’est parfait pour « L’Agence » qui est un programme clip, en fait. Ça dépoussière un tout petit peu l’immobilier et le secteur ».
Un avis que partage son frère, Valentin Kretz. « Ça colle au programme, à l’image d’une agence moderne et à nos vies de tous les jours qui sont très rythmées. On ne s’embête jamais et ça va très vite, que ce soient dans nos métiers ou nos vies personnelles », ajoute-t-il.
De son côté, la production de l’émission voit surtout « l’utilité » de cette musique : « servir le programme, le propos et la narration ». « Ce n’est pas une playlist qui correspond forcément à leurs goûts musicaux, considère Jean-Paul Geronimi. C’est une playlist qui accompagne une histoire, comme sur une fiction. Et il faut que ce soit le plus entraînant possible. » Et toujours plus sexy que La Queuleuleu.