L’acteur Arthur Egloff, à l’affiche de « Rien à foutre », jugé pour agression sexuelle

« Enlève ta main ! » Dans le film Rien à foutre, sorti en mars dernier au cinéma, le personnage campé par Adèle Exarchopoulos éconduit celui interprété par Arthur Egloff, lequel se montre trop entreprenant. Le jeune homme de 34 ans – qui joue le rôle d’un steward – réfrène ses ardeurs et s’en va préparer des pâtes à son amie hôtesse de l’air d’une compagnie low cost, avec laquelle il a fait la fête et bu beaucoup d’alcool. La scène de 7 minutes fait étrangement écho aux accusations d’agression sexuelle lancées par une jeune femme dans la vraie vie à l’égard de l’acteur et dramaturge français. Cinq ans après les faits dénoncés, Arthur Egloff est jugé, ce vendredi, devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.
Le 8 juin dernier, le comédien a été interpellé et placé en garde à vue par les policiers du 2e district de police judiciaire. Une enquête a été ouverte après que la jeune femme a déposé plainte, en début d’année, pour « viol par personne en état d’ivresse ». Comme l’avait révélé à l’époque Le Parisien, elle a expliqué avoir été agressée sexuellement par Arthur Egloff le 28 juillet 2017, chez lui, à Bruxelles. Selon son récit, la plaignante se trouvait en Belgique ce vendredi-là pour assister à l’anniversaire d’un proche. Après avoir fêté l’événement, elle est allée passer la nuit chez l’acteur, un copain rencontré à l’époque du lycée, qui s’était installé outre-Quiévrain quelques années plus tôt.
Des accusations contestées
Mais au cours de la nuit, elle se serait réveillée brusquement, et rendu compte qu’il lui imposait une pénétration digitale. Elle aurait repoussé l’acteur qui était, comme elle, très enivré, et aurait trouvé refuge dans le salon, où elle se serait rendormie. Dans sa plainte, déposée cinq ans plus tard, elle explique avoir réalisé au cours d’une thérapie qu’il s’agissait d’un viol qui l’a traumatisée. Devant les enquêteurs, le prévenu a reconnu avoir été entreprenant avec son amie. Mais il a contesté formellement l’avoir violée, précisant avoir renoncé après avoir constaté qu’elle n’était pas consentante.
La qualification de viol a finalement été abandonnée par le parquet, qui a renvoyé Arthur Egloff devant le tribunal pour « agression sexuelle ». « Mon client est serein, il a toujours contesté les faits depuis le début de l’affaire », indique à 20 Minutes son avocat, Me Hector Lajouanie, ajoutant qu’il réservait ses autres déclarations à la justice.
D’autres accusations d’agressions sexuelles
Ce n’est pourtant pas la première fois que le comportement d’Arthur Egloff avec les femmes est critiqué. Comme l’avait rapporté la presse belge, au cours de l’avant-première de Rien à foutre à Bruxelles, au cinéma Pathé Palace, en mars dernier, plusieurs spectatrices ont pris la parole pour dénoncer des agressions sexuelles qu’aurait commises l’acteur. Évoquant le passage avec Adèle Exarchopoulos, l’une d’elles a demandé aux réalisateurs « à quel point cette scène était scénarisée ou improvisée, puisque Arthur a agressé sexuellement plusieurs de [s]es amies ». Une autre, selon le magazine Moustique, a indiqué « être une victime d’Arthur Egloff » et raconté « à quel point il était difficile d’assister à une telle scène dans le film ». « Ça me donne des frissons de voir à l’écran la personne qui m’a agressée dans la vraie vie ! »
Une quinzaine de femmes se sont ensuite levées et ont quitté la salle. L’acteur et dramaturge, formé à l’institut supérieur des arts en 2008, a répondu dans la foulée au média BX1 avoir « entendu et écouté les mots et les prises de paroles exprimés à (son) encontre ». « Et je prends la pleine mesure de leur poids et de leur gravité. »