France

La ville de Pérols déplore la suspension de son projet de corrida

Le maire de Pérols (Hérault), Jean-Pierre Rico, déplore la décision du tribunal administratif de Montpellier, mardi, de suspendre l’organisation dans sa ville d’une corrida, mi-juillet. Un événement controversé, qui sera également débattu le 1er juin devant le tribunal judiciaire à l’initiative de l’Alliance anticorrida. La ville « déplore l’impossibilité matérielle d’obtenir une décision favorable en appel dans les délais ».

En février, Jean-Pierre Rico avait annoncé l’organisation future, dans ses arènes, d’une « novillada ». Ce type de corrida oppose de jeunes taureaux à de jeunes toreros, avec mise à mort des taureaux. Il assure à nouveau qu’il existe bien à Pérols une « tradition locale ininterrompue », élément déterminant pour autoriser la corrida sur le territoire français. Selon lui, la ville est située au cœur d’une vaste aire, entre Pays basque et Camargue, où la tauromachie fait partie des traditions.

Le tribunal a nié toute tradition locale ininterrompue pouvant justifier la tenue de cette corrida

Le tribunal administratif de Montpellier a au contraire relevé mardi, que Pérols n’avait plus organisé de spectacle taurin depuis 2003. Il a par ailleurs nié l’influence culturelle des villes où les spectacles de corrida continuent à attirer des milliers de personnes, comme Nîmes ou Béziers. Les juges ont rattaché Pérols uniquement à l’aire urbaine de Montpellier, dont Pérols est l’une des trente et une communes de la métropole. Pour la justice, elle ne fait dès lors pas partie des localités, parmi treize départements du sud de la France, faisant exception à l’interdiction d’exercer des sévices et actes de cruauté envers les animaux.

La ville « se réserve une semaine de réflexion pour décider de faire appel ou pas », devant la cour d’appel administrative de Toulouse, précise le directeur de cabinet du maire de Pérols, Malik Hamel. Compte tenu de son caractère d’urgence, la justice, saisie par deux associations anti-corrida et plusieurs particuliers, a statué dans le cadre d’un jugement en référé suspension. La décision sur le fond ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, soit trop tard pour que la corrida puisse se tenir.