La vertu du flash : se réjouir d’un radar à 50 km/h ?
Les services de l’Etat en charge des radars réfléchissent au retour à un système de signalement direct aux contrevenants, ce retour au flash pourrait être réinstallé à des milliers de radars. Le Département du contrôle automatisé (DCA) souhaiterait remettre en 2026 un signal bien visible pour les radars, selon les informations de 20 Minutes.
Vous vous êtes peut-être senti trahi en recevant un procès-verbal pour excès de vitesse, alors que vous n’en aviez pas conscience, n’ayant pas été flashé. En effet, avec la détection infrarouge des excès de vitesse, le flash n’est plus systématique. Les services de l’État responsables des radars envisagent de réintroduire un système de notification directe – un « notificateur lumineux » selon le jargon administratif – pour informer les contrevenants. Cette modification pourrait concerner des milliers de radars.
Cette réflexion sur le retour à un flash « fait suite à une enquête d’opinion préalable, favorable à la visibilité des flashs. Une série de tests est prévue dans les mois prochains », a confié à *20 Minutes* un représentant de la Direction de la Sécurité routière, confirmant une information publiée par le magazine Autoplus.
L’arrivée du redoutable « radar tourelle » en 2019, officiellement nommé Mesta Fusion, a remplacé dans un quart des radars de France le flash par une technologie infrarouge, invisible à l’œil nu, pour enregistrer les infractions.
Le Département du contrôle automatisé (DCA), qui relève du ministère de l’Intérieur, souhaiterait donc rétablir un signal bien visible d’ici 2026. « Sans pouvoir donner plus de précisions pour l’instant, les réflexions sont en cours », indique-t-on à *20 Minutes*. Cela concernerait, selon nos confrères d’Autoplus, non seulement les environ 1.550 radars tourelles déjà installés, mais aussi tous les modèles de dernière génération, ainsi que les radars urbains et ceux à venir.
C’est un changement significatif et « une bonne nouvelle, si cela se concrétise, car tout a été mis en œuvre ces dernières années pour surprendre les conducteurs », déclare à *20 Minutes* Alexandra Legendre, porte-parole de la Ligue de défense des conducteurs. Elle ajoute : « La vertu du flash est d’avertir l’automobiliste, de lui faire prendre conscience de son infraction et potentiellement de provoquer un changement de comportement, puisque les automobilistes réalisent ce qu’ils ont fait. Sans flash, on finit par recevoir un jour une notification d’infraction dont on n’a plus mémoire, ou dont on ne connaissait même pas l’existence. Ainsi, l’aspect préventif disparaît. »
Concernant le retour du flash, la Ligue de défense des conducteurs l’envisage positivement avec l’augmentation prévue du nombre de radars sur les routes. « En 2026, les collectivités, telles que les municipalités, les métropoles et les départements, auront la possibilité d’acquérir des radars « urbains ». Ils ne seront plus sous la seule autorité de l’État, qui jusqu’à présent décidait, via les préfectures, de leur implantation. Cela soulève également la question du traçage des implantations, qui pourrait se faire sous la pression des électeurs, prévient Alexandra Legendre. Il est attendu qu’il y ait des études, mais il ne faudrait pas qu’il y ait un blanc-seing pour les maires, comme cela a été le cas avec les ralentisseurs. »
Reste une question concernant les voitures radars privées qui ne flashent pas et qui, de ce fait, ne sont pas identifiables. La Ligue de défense des conducteurs en a bien conscience pour éviter une potentielle « agression ». « Cependant, nous sommes contre l’utilisation de ce type de dispositif. Circuler incognito pour relayer les infractions de manière discrète, c’est non ! Nous aimerions que l’État en profite pour les éliminer. » Alexandra Legendre insiste sur la nécessité de « travailler sur d’autres pistes pour garantir la sécurité routière ».

