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La star du X et le président : L’affaire qui menace Donald Trump résumée en deux minutes

Des journalistes et des manifestants qui campent devant le palais de justice de Manhattan et la Trump Tower. Des policiers déployés en masse. Des barrières de sécurité érigées mardi après-midi. New York et les Etats-Unis sont en ébullition dans l’attente d’une possible inculpation de Donald Trump dans le cadre de l’affaire Stormy Daniels.

L’ex-président avait dit s’attendre à des charges annoncées mardi, mais rien n’a filtré du bureau du procureur de l’Etat de New York pour le district de Manhattan, Alvin Bragg. Selon le New York Times, cela pourrait n’être que partie remise mercredi. Le grand jury, chargé de trancher sur une éventuelle mise en examen via un vote à la simple majorité, se réunit trois fois par semaine, chaque lundi, mercredi et jeudi. 

Selon toute vraisemblance, Donald Trump ne devrait pas être arrêté mais se rendre aux autorités new-yorkaises, sans doute la semaine prochaine, pour que les charges lui soient officiellement notifiées.

130.000 dollars versés avant l’élection de 2016

Tout remonte à la présidentielle de 2016. Donald Trump est soupçonné d’avoir acheté le silence de l’ex-star du X Stormy Daniels, alors que cette dernière s’apprêtait à affirmer publiquement, un mois avant le scrutin, qu’elle avait eu une liaison avec le magnat de l’immobilier dix ans plus tôt. Des allégations potentiellement gênantes pour Donald Trump, déjà fragilisé par la vidéo d’Access Hollywood dans laquelle il affirmait pouvoir « attraper (des femmes) par la chatte sans conséquence ».

En 2019, son ancien avocat Michael Cohen avait témoigné devant le Congrès. Il avait assuré qu’il avait payé Stormy Daniels 130.000 dollars, puis que Donald Trump l’avait remboursé l’année suivante. Ce qui pourrait enfreindre les lois sur le financement électoral. 

Dans un premier temps, le procureur de Manhattan, qui a pris ses fonctions début 2022, n’avait pas été convaincu par l’enquête lancée par son prédécesseur, mais la donne semble avoir changé.

Un candidat cerné par les affaires

Selon les experts, même en cas d’inculpation, la partie serait toutefois loin d’être gagnée pour le procureur. La ligne entre les transactions privées et les contributions de campagne est souvent floue, et le démocrate John Edwards n’avait pas été condamné en 2012. 

Quel que soit le scénario, une condamnation n’empêcherait pas Donald Trump, qui s’est déjà lancé dans la course à la présidentielle de 2024, de briguer un nouveau mandat. Mais une inculpation pourrait représenter la chute du premier domino, avec un candidat sous la menace d’une demi-douzaine d’enquêtes : son rôle dans l’assaut du Capitole, ses efforts pour interférer avec les résultats de la présidentielle de 2020 – au niveau national et dans l’Etat de Géorgie – et sa gestion des documents confidentiels après avoir quitté la Maison Blanche.