La Réunion : Une deuxième personne est décédée après avoir été vaccinée contre le chikungunya

Alors que l’épidémie de chikungunya continue de toucher La Réunion, l’inquiétude monte autour du vaccin Ixchiq, désormais suspendu chez les plus de 65 ans après deux décès suspects. Ce sérum, développé par la biotech franco-autrichienne Valneva, est autorisé en Europe depuis 2024.
Suite à ces évènements, le ton est monté mercredi au Sénat. « Comment la dangerosité du vaccin n’a-t-elle pas été mieux évaluée ? », a lancé la sénatrice réunionnaise Evelyne Corbière Naminzo, en pleine séance de questions au gouvernement. En face, le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a vivement répliqué : « Je ne peux vous laisser dire que nous utilisons le peuple de La Réunion comme cobaye. »
Controverse autour du sérum Ixchiq
Fin avril, un homme de 84 ans est décédé après avoir développé une encéphalite post-vaccinale. Mercredi, l’Agence européenne du médicament (EMA) et Valneva ont confirmé qu’un second décès, celui d’un homme de 77 ans souffrant de la maladie de Parkinson, pourrait lui aussi être lié au vaccin. Une pneumonie par aspiration, possiblement déclenchée par une aggravation de ses troubles de déglutition, est évoquée.
Face à ces signalements, l’EMA a décidé de contre-indiquer temporairement le vaccin chez les personnes de plus de 65 ans, le temps de mener « une évaluation approfondie » de la balance bénéfices-risques. Cette mesure était déjà appliquée en France depuis le 26 avril après trois cas graves observés chez des octogénaires présentant des comorbidités, dont l’un s’est soldé par un décès à La Réunion.
Une vingtaine de cas d’effets indésirables graves
Valneva, pour sa part, maintient que le rapport bénéfice/risque reste « positif pour la grande majorité des personnes potentiellement exposées à la maladie ». L’entreprise assure continuer à surveiller tous les effets secondaires graves. A ce jour, 17 cas d’effets indésirables graves ont été recensés chez des personnes âgées de 62 à 89 ans. L’EMA précise cependant que le lien de causalité avec le vaccin « n’a pas encore été déterminé ». Plus de 40.000 doses d’Ixchiq ont été administrées dans le monde, notamment aux Etats-Unis, Brésil, Royaume-Uni et dans l’UE.
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Le contexte reste délicat : depuis janvier, Santé publique France recense déjà 12 décès directement liés au chikungunya sur l’île, et 28 autres dont celui d’un nourrisson – sont en cours d’investigation. Si l’épidémie montre des signes de ralentissement, elle continue d’inquiéter les autorités locales.