« La pièce sentait le cul »… Marc nous raconte sa première fois, dans le bureau de son boss

Pour beaucoup, la première expérience sexuelle se résume à des gestes maladroits, dans le lit d’une chambre d’adolescent, lorsque les parents travaillent. Mais pour Marc, 35 ans, cette première fois a été plus atypique. C’était à l’été 2009. Le Parisien a alors 19 ans et effectue un stage à Vienne, en Autriche, comme assistant d’un ami de sa mère, enseignant universitaire. C’est lors de ce séjour qu’il rencontre Barbara, une Slovaque de 32 ans.
La trentenaire fait partie d’un groupe de « talents européens » repérés par l’université. Le duo passe beaucoup de temps ensemble. Un jour, Barbara fait le premier pas et ils échangent un baiser dans un parc. Marc a très envie de passer à l’étape supérieure mais se trouve tétanisé par son manque d’expérience. Il finit par expliquer à la trentenaire qu’il est encore vierge. « Elle a très bien réagi et m’a dit qu’on ferait comme je voulais », se remémore-t-il.
« La moquette m’a tellement rapé les genoux que j’ai encore la douleur en tête »
Un vendredi après-midi, Marc et Barbara se trouvent seuls au dernier étage du bâtiment historique où le stagiaire travaille. Le professeur dont il est l’assistant passe quelques jours en mission à l’étranger. Comme un air de vacances. Barbara entre dans le bureau du chef de Marc. Une pièce de 5 mètres carrés « très bordélique », remplie de livres, où le jeune homme vient travailler chaque jour. Les amants commencent à s’embrasser et rapidement, « ça dérape ».
La table sur laquelle travaille Marc est trop petite. Celle de son patron trop fouillis. « Si on l’avait fait sur son bureau, il aurait d’abord fallu que je prenne une photo et que je remette ensuite chaque objet à sa place », narre-t-il, encore stressé quinze ans après. Reste la moquette. « On a commencé à coucher ensemble allongés par terre. J’étais à la fois très heureux d’enfin vivre cette première expérience, qui plus est avec une personne pour qui j’avais des sentiments. Mais ce dont je me souviens surtout, c’est de la moquette : elle m’a tellement rapé les genoux que ce n’était vraiment pas agréable. J’ai encore la douleur en tête aujourd’hui. »
« J’ai commencé à lessiver la moquette »
Passé ce moment de plaisir, commence un long week-end d’angoisse. « A l’instant où on a fini, j’ai trouvé que le bureau sentait énormément le cul. » Marc aère la pièce pendant des heures. Mais l’odeur reste. Il est terrorisé à l’idée que l’ami de sa mère, dont le retour est prévu le lundi suivant, découvre son aventure. « Pendant des jours, je me suis dit “cette odeur ne va jamais partir.” » Le jeune homme hésite à acheter de l’encens ou une bougie parfumée, puis y renonce. « Mon boss se serait demandé pourquoi j’avais mis ça sur son bureau. »
L’étudiant n’a plus qu’une idée en tête : faire disparaître ces effluves. Il décide de retourner au bureau le samedi, puis le dimanche, pour ouvrir longuement la fenêtre. Mais son délire ne s’arrête pas là. Il « psychote » aussi sur de potentielles marques de fluides laissées sur le sol. « J’ai commencé à lessiver la moquette mais c’est devenu super clair à l’endroit que j’avais lavé. Je ne savais plus quoi faire, je n’allais pas lessiver toute la pièce », se marre-t-il avec du recul. Marc passe un très mauvais week-end, rongé par l’angoisse de voir son secret percé à jour.
« Le gars n’a rien cramé »
Lundi matin, l’anxiété est à son paroxysme. « Je jouais ma vie », résume-t-il, un brin excessif. Pour une fois, Marc arrive à l’heure. « J’ai guetté mon chef tout en faisant comme si de rien était. » L’assistant a même préparé une liste d’arguments au cas où l’ami de sa mère lui poserait d’éventuelles questions. « Le gars n’a rien cramé. Evidemment. C’est logique rétrospectivement mais sur le coup, j’ai été incroyablement soulagé. »
Marc et Barbara continueront de se fréquenter pendant quelques mois après le stage viennois. « J’ai passé une semaine chez elle à Bratislava, puis elle est venue une ou deux fois à Paris, et on a fini par se séparer. » Quinze ans après, le Parisien en garde un très beau souvenir : « Je n’oublierai jamais Barbara ». Avant d’ajouter en rigolant : « mais je ne l’ai plus jamais fait par terre ».

