« La ministre de l’Agriculture appelle à un grand réveil alimentaire »
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a déclaré lundi que « la guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d’agir ». Selon elle, « la part que les Français consacrent à l’alimentation dans leur budget a reculé de manière spectaculaire ces dernières années, passant de 35 % en 1960 à moins de 20 % aujourd’hui ».
« Si nous sommes réunis ici, c’est que la guerre agricole se prépare », a déclaré lundi la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lors du lancement des « conférences de la souveraineté alimentaire » visant à établir une stratégie agricole nationale sur dix ans.
« La guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d’agir », a-t-elle insisté, constatant que l’actualité mondiale, marquée par la guerre en Ukraine, la politique douanière américaine et les taxes chinoises, dissipe « l’illusion » d’une prospérité durable. Elle a prononcé ce discours depuis le marché de gros de Rungis, appelant à un « grand réveil alimentaire ».
Les fonds européens à l’agriculture en recul
« Toutes ces puissances anticipent la montée en intensité de la guerre agricole en réarmant leur puissance verte. Pendant ce temps, sur notre continent, nous devons lutter contre les tentations de la décroissance portées par quelques thuriféraires du décadentisme », a-t-elle dénoncé.
« Depuis 2014, le financement de la politique agricole et alimentaire chinoise par habitant a bondi de 40 % ; celui des États-Unis de 86 % ; celui de la Russie de 15 %. Et celui de l’Union européenne a reculé de 19 %. C’est une erreur historique à laquelle il faut faire barrage », a-t-elle détaillé.
« La guerre, la vraie, n’a plus rien d’impossible, chaque jour nous le rappelle. Il nous faut nous y préparer. Si elle éclate, que les Français le comprennent bien, c’est sur nos agriculteurs, et sur eux seuls, qu’il faudra compter pour nous nourrir », a-t-elle affirmé.
La balance commerciale agricole française vers un déficit historique
Alors que la balance commerciale agricole française pourrait afficher un déficit en 2025, pour la première fois en près de 50 ans, la ministre a dressé le tableau des « lames de fond » qui menacent la première puissance agricole européenne.
La première de ces menaces est « l’érosion de nos facteurs de production », notamment des « forces humaines d’abord, puisque dans les dix prochaines années, un actif agricole sur deux partira à la retraite », a-t-elle rappelé. Elle a également évoqué « la volatilité des prix », « le poids des charges », « le dérèglement climatique » et enfin « nos choix de consommation ».
« La part que les Français consacrent à l’alimentation dans leur budget a reculé de manière spectaculaire ces dernières années, passant de 35 % en 1960 à moins de 20 % aujourd’hui », a-t-elle constaté, plaidant pour un « patriotisme alimentaire ».

