La marque Le Coq Sportif a été placée en redressement judiciaire avec six mois d’observation
Détenu par la société suisse Airesis, l’équipementier sportif Le Coq Sportif a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. La décision, annoncée vendredi par Airesis, inclut une période d’observation de six mois afin d’assurer la continuité d’exploitation de l’entreprise tout en lui permettant de surmonter ses difficultés financières.
« Le Coq Sportif s’appuie sur cette procédure pour répondre aux défis auxquels la marque est confrontée, tout en voulant protéger ses 330 employés et les centaines d’emplois indirects », a déclaré Airesis dans un communiqué.
Situation économique critique
Le Coq Sportif avait annoncé en octobre rechercher des « solutions de financement » pour assurer sa pérennité. La demande de redressement judiciaire, examinée et validée par le tribunal de commerce, représente une étape décisive. « Cette période de redressement est aussi une opportunité pour l’entreprise de pouvoir engager et finaliser les discussions avec de nouveaux investisseurs et partenaires stratégiques afin de pérenniser son activité et de renforcer son modèle économique », détaille l’entreprise.
Le Coq Sportif mise notamment sur le rayonnement international des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024, pour lesquels il a habillé la délégation française. Airesis espère capitaliser sur cet événement pour asseoir la notoriété mondiale de la marque, tout en mettant en avant ses « savoir-faire industriels français, véritables piliers de l’identité de la marque ».
Une perte de près de trente millions d’euros
Malgré ces ambitions, les difficultés financières restent profondes. Selon les résultats financiers publiés fin septembre, l’entreprise a enregistré une perte de 18,2 millions d’euros au premier semestre 2024, contre 10,5 millions sur la même période en 2023, et une perte annuelle de 28,2 millions en 2023. L’entreprise a reçu un prêt de 2,9 millions d’euros du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. En juillet, elle a également obtenu un prêt de 12,5 millions d’euros de l’Etat français, via BPI France Assurance Export.
La marque doit aussi faire face à un litige judiciaire avec la Fédération française de rugby (FFR), qui lui réclame 5,3 millions d’euros pour des impayés en tant qu’ancien fournisseur. Airesis reste néanmoins confiant dans l’avenir. « L’objectif est clair : capitaliser sur le succès des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris, qui a déjà démontré la capacité du Coq Sportif à se comporter comme une marque globale, tout en conservant et en valorisant les savoir-faire industriels français », affirme le groupe.