La « Fresque de la qualité de l’air », l’atelier-jeu pour devenir incollable sur la pollution en Ile-de-France

« Activités industrielles », « Transport routier », « Emissions de particules », « Impacts sur les poumons » … Sur la table une quarantaine de cartes qu’il va falloir placer dans le bon ordre, des causes aux conséquences, en les reliant avec des feutres : tel est le principe de la Fresque de la qualité de l’air développé par AirParif, conçue sur le modèle de la Fresque du climat, que 20 Minutes a testé ce mercredi dans les locaux de l‘organisme de surveillance de la pollution de l’air.
Deux heures pendant lesquelles on s’interroge sur une multitude de choses : et le transport routier, ça marche avec quelle énergie ? Du pétrole uniquement ? Pas seulement ! Cela peut aussi être de l’électricité (voitures électriques) mais aussi du gaz, voire des biocarburants, du biogaz ou de l’hydrogène. Et hop, on relie les différentes sources d’énergie. Au passage, on apprend grâce à l’ingénieur Antoine Trouche, responsable de la médiation scientifique à Airparif, que deux tiers des particules émises par le trafic routier en Île-de-France sont des particules d’abrasion liées au frottement des freins et des pneus. Et donc, pas prioritairement sorties des pots d’échappement !
Le chauffage au bois, cause majeure de particules fines
Mais la première source de particules fines en Île-de-France, ces particules qui s’infiltrent dans la paroi des poumons et rentrent dans le sang, créant des cancers, maladies cardiovasculaires et augmentant le risque d’AVC, c’est le chauffage au bois, et de très loin. Il est responsable à lui tout seul de plus de la moitié des particules fines en Île-de-France, alors qu’il ne représente que 6 % du chauffage dans la région (malgré son interdiction). A côté, le transport routier c’est 15 %, autant dire, pas tant que ça. Voilà une idée reçue de plus de déjouée.
Tout comme celle que la pollution augmenterait : presque toutes les émissions polluantes sont en diminution en Ile-de-France. L’oxyde d’azote a diminué de 53 % en quatorze ans, les composés organiques volatils de 43 %, le dioxyde de soufre de 86 % et même les fameuses particules fines, de 46 %.
8.000 morts en Ile-de-France
Ce n’est pas pour autant une raison de se réjouir trop vite. Car l’ozone continue, lui, d’augmenter, à cause du réchauffement climatique, et, outre les effets sur les humains, il nécrose les plantes et provoque une baisse importante des rendements agricoles. Mais surtout, chaque année 8.000 personnes meurent prématurément à cause de tous ces polluants, soit 10 % des décès en Île-de-France. Enorme, n’est-ce pas ?
Enfin, si vous pensiez que le gouvernement était dans les clous sur la qualité de l’air, ce n’est pas tout à fait le cas. Soixante mille Franciliens et Franciliennes sont exposées à des niveaux de dioxyde d’azote au-dessus des valeurs limites réglementaires, et presque un millier s’agissant des particules PM10 (de diamètre inférieur à 10 micromètres). Et si l’on se fie aux normes de l’Organisation mondiale de la santé qui sont plus strictes pour mieux tenir compte des recherches scientifiques récentes, c’est tout bonnement quasiment l’ensemble des habitants et habitantes de la région qui se trouve exposé. Un peu déprimant tout ça, mais très instructif !
Pour s’inscrire à une Fresque de la qualité de l’air, encadrée par Airparif, vous pouvez contacter l’organisme au 01 44 59 47 64 ou via leur site Internet.