France

La famille Mulliez porte plainte contre le partenariat Pimkie-Shein.

Le partenariat entre Pimkie et Shein, annoncé le 24 octobre 2023, a suscité de vives réactions dans le monde du textile français. Plus de 500 magasins Camaïeu ont fermé définitivement leurs portes en octobre 2024.


Le mariage entre Pimkie et Shein suscite une profonde indignation. Annoncé hier, ce partenariat entre la marque française de prêt-à-porter et le géant chinois de l’ultra fast-fashion a engendré un flot de réactions négatives. L’ensemble du secteur textile français se mobilise pour critiquer cette décision prise par le repreneur de Pimkie. La famille Mulliez, propriétaire de Décathlon, Auchan et Leroy Merlin, a réagi dès le lendemain de cet événement, après avoir vendu Pimkie en 2023 dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

La décision d’alliance, prise par Salih Halassi, qui a acquis la marque il y a trois ans, est largement contestée. Ce partenariat pourrait-il faire l’objet de poursuites judiciaires ? Cela semble envisageable. Selon des informations de 20 Minutes, la famille Mulliez envisage de porter plainte. Le groupe a confirmé que Suramac, la filiale ayant cédé Pimkie, « saisira la justice de ces faits ».

D’après le groupe, l’alliance avec Shein « pourrait constituer un usage des fonds mis à disposition lors de la cession manifestement contraire à leur finalité ». Lors de cette cession, la société nordiste avait investi près de 140 millions d’euros « pour préserver l’activité et l’emploi d’une enseigne autonomisée et responsabilisée ». Suramac juge que ce partenariat est « particulièrement déloyal » par rapport aux accords signés lors de la cession de Pimkie.

L’annonce de cette alliance a provoqué un véritable tollé mardi. « Le choix de Pimkie d’ouvrir ses portes à Shein est un signal inacceptable », a déclaré l’Alliance du Commerce. Les critiques abondent, affirmant que cette stratégie équivaut à laisser le loup dans la bergerie. Suramac condamne une stratégie de « cheval de Troie » mise en place par le géant chinois de l’ultra fast-fashion. « L’alliance annoncée porte atteinte aux intérêts de la filière du textile. Il est impossible de laisser une entreprise s’associer à Shein sans réagir ».

Face à la montée en puissance de Shein, le prêt-à-porter français appelle à l’intervention des pouvoirs publics et réclame une régulation stricte pour contrer ces pratiques. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’impact des ventes en ligne à des prix très bas. Le secteur du textile traverse une crise depuis plusieurs années, exacerbée par la pandémie, l’inflation et la vente en ligne, entraînant la fermeture de nombreuses enseignes comme Camaïeu, Kaporal ou Kookaï.