France

« Koh-Lanta » : « Presque tout nous oppose, mais une belle amitié est née entre nous », confient Jaques et Ilyesse

Ilyesse sera ce mardi soir sur les poteaux de « Koh-Lanta » pour la grande finale diffusée dès 21h10 sur TF1. Jacques, lui, a tiré sa révérence à l’issue de l’épreuve de l’orientation. Quelle que soit l’issue de l’ultime émission, ils resteront parmi les candidats les plus marquants de cette saison intitulée « La tribu maudite ». Entre le musulman pratiquant et le gay fantasque s’est nouée, au fil des épreuves, une solide amitié. Une complicité qu’il a été possible de voir au fil des épisodes et qui tranche avec les discours clivants facilement répandus sur nos écrans. Une bouffée d’optimisme au sujet de laquelle les deux hommes ont accepté de s’exprimer le temps d’une interview croisée pour 20 Minutes.

Quelle est la toute première impression que vous avez eue l’un de l’autre ?

Jacques : J’ai vu un mec hyper foufou, dynamique, souriant, plein d’énergie. Je me suis dit que j’allais super bien m’entendre avec lui.

Ilyesse : J’ai été marqué par son sourire. Il ne faisait que de sourire. On était sur le bateau ensemble mais on n’a pas pu échanger directement à ce moment-là. Quand je suis revenu de l’île maudite, pour faire mon premier duel, c’est Jacques qui avait l’air le plus sympathique à mon égard. Il me souriait et me motivait : « Vas-y, tu vas nous rejoindre ! »

J. : Lors de la toute première épreuve, avant qu’il aille sur l’île maudite, j’étais au fond du sac parce que je l’ai vu perdu, et j’en avais les larmes aux yeux tellement je l’appréciais déjà.

Il y avait quelque chose chez lui qui vous inspirait d’emblée de la sympathie ?

J. : Exactement. Quand j’ai vu Ilyesse, j’ai su que j’allais m’entendre avec lui. Quand il parle de mon sourire, c’est vrai que c’est quelque chose de communicatif. Quand tu es face à quelqu’un qui sourit, ça veut tout dire pour moi.

Vos parcours sont très différents, mais vous avez en commun d’avoir fait face chacun à votre manière à l’adversité dans l’aventure. Cela vous a rapproché plus ou moins consciemment ?

J. : J’avais dit à tout le monde que j’avais peur de tout. Et malgré cela, j’ai réussi à relever des défis. J’étais prêt à apprendre et à me laisser guider. Je pense qu’Ilyesse a capté ça en moi, qu’il a vu que je me dépassais.

I. : C’est tout à fait ça. Et plus que ça même, j’ai trouvé en la personne de Jacques un véritable soutien pour les difficultés de la vie sur « Koh Lanta », le manque de nourriture, les stratégies, etc. J’ai toujours trouvé en lui un énorme soutien. Il était constamment là pour veiller sur moi et me remotiver.

J. : Ilyesse avait toujours les bons mots aussi. Quand on perdait, il savait nous remotiver. Il était toujours plein d’énergie. Il n’avait jamais une once de négativité, c’est quelque chose qui fait du bien. C’est incroyable, avec Ilyesse, ça va toujours.

Ilyesse, vous avez rendu hommage à Jacques sur X en le qualifiant de « frère d’armes » et en écrivant « Ton parcours est un exemple, et tu peux être tellement fier de toi ». Il était important pour vous de faire passer ce message publiquement ?

I. : J’aime m’exprimer sur les réseaux, partager mon quotidien, dire ce que je pense et l’assumer. Avec Jacques, on a noué une amitié réelle et sincère et je me devais de m’exprimer là-dessus.

Jacques, vous étiez déjà très actif sur les réseaux sociaux avant « Koh-Lanta ». Vous lui avez donné des conseils ?

J. : Non. Mais je lui ai dit pendant l’aventure que c’était important d’être connecté et qu’il avait tout intérêt à l’être vu son parcours, son intelligence et comment il a été brillant. C’était certain que le public allait l’adorer. Je vois qu’il se prête au jeu et c’est génial. Les gens l’aiment, veulent le voir, lui poser des questions. Et c’est vrai que l’hommage qu’il m’a rendu m’a touché parce que nous venons de deux mondes totalement différents, presque tout nous oppose et, finalement, on se rend compte qu’avec un peu d’ouverture d’esprit, de respect et d’intelligence, on peut tous vivre ensemble.

Dans un précédent post, Ilyesse avait raconté que vous l’avez réveillé tous les matins pour qu’il puisse faire sa prière. C’était important pour vous, Jacques, de faire ce geste-là ?

J. : J’étais toujours le premier réveillé. Ilyesse est un gros dormeur (ils éclatent de rire tous les deux), donc quand je lui ai proposé de le réveiller avant le lever du soleil, il m’a répondu que ce serait super. J’étais donc hyper fier de le réveiller pour qu’il fasse ce qu’il avait à faire.

I. : Il n’y a pas manqué une seule nuit, même les nuits des conseils.

Vous avez marqué tous deux cette saison. Quels sont les retours du public sur les réseaux sociaux. Vous avez des haters qui vous gâchent la vie ?

J. : Absolument personne ne me gâche la vie parce que j’ai toujours été confronté à la haine des gens. Evidemment, j’en fais les frais, je subis des propos injurieux, mais, en règle générale, j’ai énormément de soutien, que ce soit dans les commentaires, en messages privés ou dans la vraie vie. Sur 1.000 commentaires reçus, j’en ai 100 qui sont mauvais et 900 qui sont bons. Ça fait partie du jeu. Il y aura toujours des gens mal éduqués.

I. : Au début, j’ai reçu des critiques dues à mon origine ou à ma religion. On m’a bien vanné aussi au vu de mon parcours (il rit). Mais après ça, il n’y a eu que du positif. Même les gens qui ont l’esprit plutôt raciste ont fini par se taire.

Vous disiez que vous venez de deux mondes différents. Avez-vous conscience de refléter cette France qui est dans l’acceptation réciproque de l’identité de chacun et dont on parle peu, finalement ?

I. : Totalement. On reste des êtres humains. On a chacun nos sentiments, nos convictions. Mais à partir du moment où on se respecte mutuellement, où on n’est pas là à vouloir se faire du tort et blesser l’autre, où on s’apporte du soutien, je pense que l’on peut tous vivre ensemble, dans la plus belle des harmonies possibles.

J. : Et puis quel beau message, franchement ! Quel beau message d’espoir et d’amour parce qu’on voit combien les temps sont durs. Peu importe qui on est et d’où on vient. Avec juste un peu d’ouverture d’esprit et d’intelligence, on peut tous vivre ensemble, tout en ayant des manières différentes de vivre et de penser.

Ce mardi, c’est la finale en direct… Vous êtes prêts pour les retrouvailles ?

I. : Je suis super pressé de revoir Jacques. On ne s’est pas revus depuis l’avant-première qui a précédé le lancement de la saison.

J. : Moi, aussi, je suis très pressé.

I. : Et les autres aventuriers, bien sûr. On va faire la fête.

J. : On est tous liés à cette aventure. Il y a des gens qui se sont très bien entendus et vont être ravis de se revoir et ceux qui ont eu des petites difficultés à s’entendre devraient être également contents malgré tout. Enfin, je parle pour moi, je suis ravi de revoir tout le monde.

I. : Pareil pour moi !

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

I. : J’aimerais dire que, dans l’aventure, j’étais extrêmement proche de Thibault, de Jacques et des filles de l’ex-équipe jaune. Mais la personne que je sentais la plus sincère avec moi, c’était Jacques. Je le pense du fond du cœur. Je savais qu’il allait être le plus fidèle de mes alliés.

J. : C’est vrai qu’une belle amitié est née entre nous. On avait confiance l’un en l’autre. Tous les jours, il me disait que j’étais le meilleur et moi je lui disais que j’étais heureux de vivre cette aventure avec lui. Frédéric m’a donné beaucoup de confiance, mais c’est vrai qu’Ilyesse a été une vraie révélation.