Joel Edgerton ne maîtrise pas hache et scie dans « Train Dreams »
Le film « Train Dreams », réalisé par Clint Bentley, est disponible sur Netflix et a été découvert au Festival de Deauville. Joel Edgerton, qui incarne le personnage principal, a reçu des échos positifs concernant sa performance, et il sera également dans le film « The Plague » de Charlie Polinger, qui a remporté le Grand Prix et le prix de la Critique au Festival de Deauville en 2025.
Ce film captivant de Clint Bentley, vu au Festival de Deauville et désormais disponible sur Netflix, transporte complètement le spectateur tout en l’émouvant. *Train Dreams* plonge Joel Edgerton dans les forêts américaines au début du XXe siècle, période durant laquelle les chemins de fer se développent au prix d’énormes sacrifices. L’acteur australien, connu pour ses rôles dans *Loving* de Jeff Nichols et dans la série *Star Wars : Obi-Wan Kenobi* où il incarne Owen Lars, livre ici l’une de ses performances les plus remarquables.
« Ce film a été plus qu’un rôle pour moi, explique l’acteur. Il m’a conduit à une réflexion sur la vie de famille et le travail. Comme le héros, je dois souvent quitter la mienne pour partir en tournage, mais mes conditions de travail n’ont, bien évidemment, rien à voir avec la rudesse auxquelles il est contraint de se plier. » La difficulté du monde qui encercle les ouvriers de *Train Dreams* est contrebalancée par la beauté sauvage d’une nature que l’homme tente de maîtriser à ses risques et périls.
Le réalisateur, reconnu comme scénariste du magnifique *Sing Sing* de Greg Kwedar, s’inspire d’un roman de Denis Johnson pour dresser le portrait d’un homme à la fois dur et tendre en pleine période charnière de sa vie. Ce personnage doit s’adapter à l’évolution de son environnement alors que le chemin de fer transforme irréversiblement la vie des habitants. Les relations avec ses collègues de travail, ainsi qu’avec son épouse (interprétée par Felicity Jones), avec qui il aspire à une certaine stabilité, constituent les fondements d’un récit puissant.
« Je viens d’une famille qui travaillait la terre, insiste Joel Edgerton, et je me suis demandé ce qu’aurait été ma vie si mon père avait continué sur cette voie. Je me suis senti profondément connecté à mon personnage sur le plan émotionnel, ce qui m’a aidé dans l’élaboration de mon interprétation. » Le film prend son temps pour montrer l’évolution de ce bûcheron face à des épreuves terribles dans un monde impitoyable. « Il fallait que l’on voie son corps changer au fil des années sans oublier qu’il reste incroyablement résistant, précise l’acteur. Cela me faisait penser à ces athlètes vieillissants dont on imagine les blessures, mais qui dégagent encore une incroyable impression de force. »
Joel Edgerton a suivi un entraînement rigoureux pour maîtriser les gestes typiques d’un bûcheron, tandis que l’équipe, soucieuse de l’environnement, a veillé à ce qu’aucun arbre ne soit abattu uniquement pour les besoins du tournage. « J’avais déjà coupé du bois pour ma cheminée, plaisante-t-il. Il m’a fallu apprendre à manipuler hache et scie pour travailler sur des arbres qui avaient pour la plupart déjà chuté ou étaient sélectionnés pour être transformés en bûches. »
La solitude du héros touche souvent le spectateur malgré les nombreuses rencontres avec des personnages interprétés par des acteurs de renom comme Kerry Condon ou William H. Macy, qui l’aident à survivre. « *Train Dreams* n’a rien d’un film d’action, souligne Joel Edgerton. C’est une fable philosophique sur la vie, l’amour et le travail. Le film mélange douceur et cruauté, un équilibre dans lequel chacun peut se retrouver. » C’est ce qui permet de s’immerger dans cette aventure pleine d’humanité. Joel Edgerton sera prochainement à l’affiche de *The Plague* de Charlie Polinger, un film sur le harcèlement dans un club de polo junior, présenté à Cannes avant de remporter le Grand prix et le prix de la Critique au Festival de Deauville en 2025. « Cela évoque la rudesse dans un autre univers sauvage, commente l’acteur. » Joel Edgerton prouve une fois de plus son talent pour choisir des projets pertinents.

