France

JO de Paris 2024 : A quoi vont ressembler les tenues des athlètes tricolores ?

Du blanc, de l’écru, du rouge, du bleu… Du rouge mélangé au bleu, virant au violet ? Affichées sur un grand tableau, au second étage du siège du Coq Sportif, toutes les pistes de réflexion concernant la direction artistique (DA) des tenues pour les athlètes qui représenteront la France aux JO sont envisagées. « Mon préféré, c’est celui-là », présente le directeur de l’entreprise, Marc Henri Beausire, pointant du doigt un morceau de tissu en mailles constitué de trois bandes aux couleurs du drapeau tricolore.

La DA, proche des couleurs phares du Coq Sportif, ne dénote pas des habitudes. Mais cette fois-ci, l’idée ne vient pas de la marque. Pour dépoussiérer son image, celle qui habillait déjà les athlètes français lors des derniers JO de Paris, en 1924, a recruté un créateur de mode « tendance ».

L’entreprise travaille avec Stéphane Ashpool, fondateur de la marque Pigalle et vainqueur du Grand Prix de l’Andam, destiné à soutenir de jeunes créateurs français. Après avoir consulté le « conséquent cahier des charges », regroupant les exigences de la marque, celles du comité d’organisation des Jeux olympiques, et celles de chaque fédération sportives, le créateur a accepté de relever le défi d’habiller plus de 4.000 personnes pour Paris 2024.

Le quadragénaire est non seulement créateur mais aussi passionné de sport. Stéphane Ashpool a notamment été remarqué pour son design d’un terrain de basketball, vers Pigalle. En parallèle de ses activités créatives, il entraînait l’équipe de jeunes du Pigalle Jeunesse et Sport à Paris. « Il a le pouvoir d’unifier le sport et le beau », estime le directeur du Coq Sportif.

Réinterpréter les couleurs de la France

Si les tenues ne sont encore qu’à l’état de prototype, deux idées phares ont déjà été retenues. Le créateur souhaite « s’inspirer du drapeau tricolore, et le réinterpréter » pour créer ses tenues. Une manière, pour ce dernier, « de représenter la France, dans toute sa diversité ». Pour ce faire, il a déjà été établi que les tenues seront élaborées à partir d’écru [une matière textile, de couleur beige claire, n’ayant subi ni lavage, ni blanchiment, ni teinture]. « Tout en laissant de la place pour ajouter de la couleur », précise Stéphane Ashpool.

Visuel de campagne.
Visuel de campagne. – ©Stéphane Ashpool x Le Coq Sportif

Du rouge et du bleu vont être ajoutés à chaque tenue, de manière plus ou moins subtile selon les tenues et les disciplines. Sur les premiers visuels de campagne, le créateur se fait mannequin et dévoile les premières pièces de la collection. A terme, celle-ci sera enrichie de toutes les tenues d’entraînement, de compétitions et de représentation de chaque athlète français. Seuls les habits réservés aux cérémonies d’ouverture et de clôture seront réalisés par une autre marque. Une marque de luxe « si on en croit les rumeurs », précisent malicieusement les deux collaborateurs, sans vouloir donner plus de détails.

« Réveiller des savoir-faire »

Pour rester dans le 100 % français, l’entreprise souhaite faire produire les tenues des athlètes dans le pays. Une idée bien ambitieuse. Certaines techniques, nécessaires à la production des équipements pour certains sports, ne sont pas pratiquées en France. Ainsi, pour confectionner le judogi, porté dans certains arts martiaux comme le judo, ils ont ressuscité la vieille machine d’un passionné. Il a également fallu se rendre jusque dans le bassin lyonnais pour trouver du tissu jacquard, utilisé pour réaliser les tenues des rugbymen. « Autant d’opportunités de réveiller des savoir-faire », estime Marc Henri Beausire.

Mais « beaucoup de matières ne sont plus du tout produites ici », explique ce dernier. La moitié des textiles utilisés pour les tenues de compétition sera donc produite à l’étranger. La confection des vêtements destinés au grand public est également délocalisée pour minimiser les coûts de production. Ces casquettes et tee-shirts unisexes, arborant les emblèmes de l’équipe de France ou des Jeux olympiques, seront donc assemblés au Maroc. Une gamme moins coûteuse, qui sera accessible dans les grandes surfaces à l’approche de l’été 2024.