France

Islamophobie : La Grande mosquée de Paris met en garde contre la musulmanophobie

Chems-eddine Hafiz a appelé lundi à un « sursaut face à la musulmanophobie », estimant que la lutte contre cette dernière est « un enjeu de sécurité nationale et de cohésion républicaine ». Selon un sondage réalisé en 2023, 82 % des Français musulmans pensent que la haine envers les musulmans « est aujourd’hui en France un phénomène répandu », et 66 % d’entre eux déclarent avoir fait l’objet de comportements racistes au cours des cinq années précédentes.


Chems-eddine Hafiz exprime ses préoccupations concernant la hausse de l’islamophobie en France. Le recteur de la Grande mosquée de Paris a donc appelé lundi à un « sursaut face à la musulmanophobie ». Il affirme qu’il est urgent d’agir, car cette problématique est perçue par une très large majorité des musulmans Français interrogés par l’Ifop comme étant « un phénomène répandu ».

« La lutte contre la musulmanophobie n’est pas une revendication communautaire. Elle est un enjeu de sécurité nationale et de cohésion républicaine », a déclaré le recteur dans un communiqué.

### Des chiffres « alarmants »

D’après un sondage réalisé pour la Grande mosquée de Paris entre août et septembre, 82 % des Français musulmans estiment que la haine contre les musulmans « est aujourd’hui en France un phénomène répandu ». D’autres chiffres reflètent une situation jugée « alarmante » par le recteur : 66 % des Français musulmans affirment avoir subi des comportements racistes au cours des cinq dernières années, ce qui représente trois fois plus que l’ensemble des Français (20 %), selon une partie du sondage menée en 2023.

Un autre résultat de l’étude, publiée dans *Libération*, révèle que 51 % des musulmans disent avoir été discriminés en raison de leur religion lors de recherches d’emploi (contre 7 % des personnes d’autres religions) et 46 % lors de la recherche d’un logement (contre 6 %).

### Des « ingérences étrangères » pointées du doigt

Le recteur demande donc « des mesures de contrôle et de sanction dans l’emploi, le logement et les services publics », ainsi que « des formations renforcées pour les agents de l’État et les responsables d’entreprise ». Il dénonce également « les ingérences étrangères qui instrumentalisent la haine antimusulmane pour fragiliser notre pays », affirmant que ce phénomène ne concerne plus seulement une question sociale, mais constitue un enjeu stratégique.

Neuf têtes de porc, considérées comme impures par l’islam, ont été découvertes le 9 septembre devant des mosquées en Île-de-France, selon le parquet, déposées par des individus ayant rapidement quitté le territoire.