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Iran : Qui est Cecilia Sala, la journaliste italienne emprisonnée par Téhéran ?

Son dernier post Instagram date du 18 décembre. Cecilia Sala y dresse un rapide portrait de sa rencontre avec Zeinab Musavi, une humoriste féministe iranienne, brièvement emprisonnée et attente de jugement par un tribunal islamiste pour des propos tenus dans ses sketches, explique la journaliste italienne.

Depuis, plus rien ne nourrit les réseaux sociaux de la jeune femme de 29 ans arrivée le 13 décembre en Iran avec un visa de journaliste. Et pour cause : elle a été arrêtée le 19 décembre pour avoir « enfreint les lois de la République islamique d’Iran », a confirmé Téhéran ce lundi, sans préciser quelle infraction lui était reprochée. La journaliste devait rentrer en Italie le 20 décembre.

Réponse à l’arrestation de deux Iraniens en Italie et aux Etats-Unis ?

Cecilia Sala se trouve depuis à l’isolement dans une cellule de la prison d’Evine à Téhéran, selon son employeur Chora Media, un site publiant des podcasts. Les derniers podcats de la journaliste qui y sont publiés abordent justement le thème des femmes et de l’humour à Téhéran. La journaliste, qui travaille également pour le quotidien Il Foglio, a bénéficié d’un accès consulaire et a été en contact avec sa famille, ont précisé les autorités iraniennes.

L’Italie a dénoncé vendredi une arrestation « inacceptable » alors que celle-ci est intervenue quelques jours après celles, aux Etats-Unis et en Italie, de deux Iraniens soupçonnés de transfert de technologies sensibles. Mohammad Abedini, 38 ans, a été arrêté en décembre en Italie à la demande des autorités américaines. Mahdi Mohammad Sadeghi, 42 ans et qui détient la double nationalité, est quant à lui incarcéré aux Etats-Unis, selon la justice américaine.

Cette dernière les a formellement accusés le 17 décembre « d’exporter vers l’Iran des composants électroniques sophistiqués », en violation de la réglementation aux Etats-Unis et des sanctions américaines contre l’Iran. Selon le ministère américain de la Justice, ces composants ont servi lors d’une attaque de drone en Jordanie qui avait coûté la vie en janvier à trois militaires américains. L’Iran avait nié toute implication et fustigé des allégations « sans fondement ».

Plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux sont détenus en Iran, à l’image de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 lors d’un séjour touristique et accusé par les autorités « d’espionnage », ce que leurs proches « réfutent fermement ».

En plus de Cécile Kohler et Jacques Paris, un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est détenu en Iran depuis 2022. La France qualifie ces prisonniers d’« otages d’Etat ». L’Iran affirme que ces personnes sont détenues en vertu d’une décision judiciaire.