IPhone, Coca, Netflix, Colgate… Une journée entière sans produits américains, ça ressemble à quoi ?

L’idée circule sur Internet, au Canada, dans les pays scandinaves : et si, pour protester contre la politique de Donald Trump, les consommateurs boycottaient les produits américains ? 20 Minutes adore les challenges (ah non, c’est Américain, ça… les défis) et a donc imaginé une journée entière dans la vie de Fabien *, en touchant le moins possible aux biens et services Made in USA. Spoiler : c’est compliqué.
7h30 – Réveil difficile (sans iPhone ni Android)
Avant même de sortir du lit, c’est déjà la première prise de tête pour Fabien, qui utilise mon smartphone comme réveil. Même s’il est fabriqué en Chine, il fonctionne sous Android, qui appartient à Google. S’il avait un iPhone ? Interdit aussi, c’est Apple. Et le problème risque de revenir à chaque fois qu’il devra utiliser des outils informatiques.
Notre héros laisse donc le soleil de mars le réveiller (en retard, donc) et se note (sur un bout de papier, pas sur son smartphone) d’acheter un radio-réveil. Pas de téléphone, ça veut aussi dire pas de check des réseaux sociaux, et pas de Spotify dans les oreilles. Fabien ajoute de s’acheter un Nokia à clapet sur sa liste de courses, la journée commence bien.
8h – Petit-déjeuner sobre
Café ? Starbucks, c’est mort. Pas de céréales Kellogg’s, c’est Américain. Tout comme PepsiCo, qui possède les jus de fruits Tropicana. Notre jeune cadre dynamique se rabat sur ce qu’il lui reste de pain de la veille et du beurre.
Pour se consoler, Fabien se dit qu’il aura plus de chances pour s’habiller. Certes, il doit laisser au placard son jean Levis et ses baskets Nike, mais ça va pour le reste. Il y a sûrement plus de fringues fabriquées en Chine, et possiblement par des Ouïghours, mais on ne peut pas tout boycotter en même temps.
8h30 – Trajet compliqué
C’est parti pour aller bosser. Fabien a pris son sac à dos Herschel (c’est Canadien !) et file trouver un vélo à la borne pour avaler les 4 kilomètres qui le sépare du bureau dans Paris. Mais en ouvrant l’appli (oui, il a touché son smartphone américain), stupeur : Lime est… Américain ! Va pour le métro, c’est sans risque.
18h – Courses sous haute surveillance
Après une matinée à faire semblant de ranger son bureau dans l’open space (encore un concept… vous avez compris), Fabien est obligé de travailler un peu l’après-midi. Adieu ses convictions (impossible de se passer de Google, Gmail, Windows, Microsoft Word.
Puis il réfléchit à ce qu’il va manger ce soir. Les fast-foods sont hors-jeu : McDonald’s, Burger King, KFC… Domino’s Pizza, c’est non aussi. Idem pour Uber Eats. Direction donc le supermarché (français). Il scrute les étiquettes tel un enquêteur du FBI : Coca-Cola, c’est non. Oreo, Ben & Jerry’s, M & M’s, non plus. Il va falloir mettre sa gourmandise de côté et se rabattre sur des légumes.
20h – Face à un écran noir
Après cette journée de privations, Fabien va pouvoir se vautrer devant la télé pour se détendre. Il fait le tour des plateformes : Netflix ? Américain. Disney + ? Aussi. Amazon Prime Video ? Évidemment. Même YouTube appartient à Google. Il existe bien quelques plateformes européennes, mais bon… Notre trentenaire n’est pas d’humeur à s’intéresser à la civilisation étrusque grâce à Arte. Il se résout à s’endormir à 21h30, seul, dans le noir. Mais pas avant de s’être brossé les dents. Ah non, son dentifrice Colgate ne marche pas non plus.
Bilan : possible, mais compliqué
Plus sérieusement, éviter les produits américains, c’est faisable en théorie. En pratique, essayer un tout petit peu l’exercice, c’est se rendre compte à quels points ils sont omniprésents dans notre quotidien, et s’en passer demande une vigilance constante. Il faut fouiller, comparer, chercher des alternatives parfois moins pratiques ou moins accessibles. Une journée, ça va. Mais sur le long terme ? Il faut surtout accepter de revoir certaines habitudes bien ancrées.
* Un personnage fictif, vous l’aurez compris