France

Investiture de Donald Trump : Que veut dire « Drill, baby, drill » son slogan de campagne répété lors de son discours ?

Il l’a répété à l’envi lors de sa campagne et jusqu’à son discours d’investiture. « Drill, baby, drill ! », s’est exclamé une nouvelle fois Donald Trump lundi. Un slogan pris et repris par le 47e président des Etats-Unis et ses soutiens.

Plus qu’un simple amour du pétrole, symbole de l’expansion et de la réussite américaine depuis plus d’un siècle, Donald Trump répète ce slogan (qu’on peut traduire par « Fore, chéri, fore ») comme un leitmotiv et un résumé de sa stratégie : son « America Great again » passera par l’or noir, et plus globalement par les énergies fossiles.

« De l’exploration pétrolière partout, même dans les zones protégées »

« C’est une expression qui, en quelques mots, illustre que le président ira faire de l’exploration pétrolière partout, même dans les zones protégées, pour atteindre l’indépendance énergétique qu’il prône », expliquait Valérie Beaudoin, chercheuse associée à l’Observatoire des États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand à nos confrères canadiens de La Presse ce lundi.

Une stratégie qui ne doit pas se limiter au territoire américain, en témoignent ses menaces sur le Groenland ou son exhortation, faite le 3 janvier sur son réseau Truth Social à destination du Royaume-Uni, à reprendre l’exploration pétrolière au large de ses côtes.

Cette position va en opposition avec son prédécesseur Joe Biden, lequel a acté le 6 janvier l’interdiction de tout nouveau forage offshore d’hydrocarbures sur plus de 2,5 millions de kilomètres carrés, de la côte Atlantique au Pacifique en passant par le golfe du Mexique et au large de l’Alaska.

Un slogan républicain de 2008

Promettant de revenir sur cette décision, le nouveau président a de nouveau répété son slogan, devenu une référence trumpiste jusqu’à être parodiée ou devenir le titre d’une chanson. En 2013, l’expression est même devenue le titre d’un documentaire polonais sur l’extraction de gaz de schiste.

Pourtant, si l’expression est entrée dans le langage courant américain, ce n’est pas grâce à Donald Trump, qui n’en est même pas à l’origine. En effet, cette phrase a été citée pour la première fois par le républicain Michael Steele qui en avait fait son slogan lors d’une convention du parti en 2008.

De « Drill, baby, drill » à « Spill, baby, spill »

Déjà à l’époque, « Drill, baby, drill » avait fait du bruit et avait été largement commentée. En octobre de la même année, Rob Perks, directeur de campagne de la NRDC (Natural Resources Defense Council), une fondation américaine pour l’environnement, avait critiqué le slogan et lui trouvait déjà une alternative.

« Je doute que la plupart de ceux qui scandent “drill, baby, drill” aient pensé aux conséquences potentielles pour leur littoral local qui pourraient se transformer en “spill, baby, spill” (Déverse, chéri, déverse en vf) », expliquait alors cet expert sur le site de la fondation.

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Citant l’ouragan Ike qui avait détruit 52 plateformes pétrolières à l’est du pays, il rappelle que près de 2 millions de litres de pétrole brut s’étaient déversés sur les côtes américaines, dans le golfe du Mexique, et dans les baies de Louisiane et du Texas.

Depuis, à chaque catastrophe pétrolière, les opposants au « tout pétrole » répètent ce nouveau slogan pour montrer les effets désastreux des marées noires et de l’opposition aux nouvelles énergies, censées être plus propres. Un nouveau slogan qui en a créé un autre, plus évocateur « Kill, baby, kill » (Tue, chéri, tue).