France

Investiture de Donald Trump : « Dangereux », « sexiste »… Le président américain rejeté par 8 jeunes français sur 10

Donald Trump n’arrive pas à séduire les jeunes français. Le président américain, qui va prêter serment ce lundi 20 janvier pour un nouveau mandat à la Maison-Blanche, convainc moins d’un jeune interrogée sur cinq dans la toute dernière enquête réalisée pour 20 Minutes par notre partenaire OpinionWay *. Le résultat est sans appel : 83 % des 18-30 ans français ne voteraient « certainement pas » ou « probablement pas » pour lui s’il se présentait à une élection en France.

Une chose est sûre, le milliardaire ne laisse pas indifférent. « Dangereux », « fou », « fake news » ou encore « sexiste » ressortent lorsqu’on demande aux jeunes de qualifier le président américain (au milieu de quelques insultes). « Les mots choisis sont violents, ce qui est rare dans ce genre de questions ouvertes », note Eléonore Quarré, responsable des études société chez OpinionWay. Invités à réfléchir à la question qu’ils poseraient à Donald Trump, les jeunes ne sont donc pas tendres : « Arrivez-vous à vous regarder dans une glace ? », « Croyez-vous en ce que vous dites ? », « Pourquoi se comporter en dictateur ? »…

Une élection qui rend « anxieuses » les jeunes femmes

Les rares soutiens du républicain parlent d’un « patriote », d’un « leader » ou d’un « visionnaire ». « C’est quelqu’un qui interpelle à chacune de ses sorties, identifié par ses excès », poursuit Eléonore Quarré. A l’annonce de sa victoire le 6 novembre dernier au petit matin, 26 % des sondés ont éprouvé de « l’inquiétude », 10 % de « la peur », des chiffres plus élevés chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes. Et même chez ces derniers, « la joie » n’est ressortie qu’à 12 %. « L’adhésion reste à la marge », alors que 74 % des sondés disent avoir « peur pour les relations internationales », et 70 % pour les droits humains.

Le retour de Donald Trump au pouvoir est aussi jugé négativement sur les inégalités sociales et l’environnement, « des enjeux chers aux jeunes traditionnellement », note Éléonore Quarré. Des inquiétudes d’autant plus justifiées par les propos récents du président américain sur les incendies de Los Angeles. Par ailleurs, « les jeunes femmes sont assez anxieuses de ce retour car c’est le signal de l’autorisation d’un homme qui a des comportements misogynes à accéder au pouvoir », relève l’analyste.

Trump, « président du monde » redouté

A l’international, peu se risquent à prédire une influence positive ou négative du président américain, par exemple en Ukraine. Notamment parce qu’il est perçu « comme quelqu’un d’autoritaire et d’irrationnel, décrypte Eléonore Quarré. Il y a donc une incertitude sur les conséquences de ses décisions ». Si Donald Trump a déclaré vouloir mettre un terme au conflit en Ukraine « en 24 heures » (on parle maintenant de 100 jours), sa méthode et les concessions qu’il est prêt à faire à Vladimir Poutine demeurent bien mystérieuses, faisant l’objet de questions que les jeunes souhaitent lui poser. « Il y a de la curiosité pour un personnage qui sort du cadre », relève Eléonore Quarré. Preuve en est : un tiers des répondants a « hâte de voir ce que va donner » cet acte II de Trump à Whashington.

Les jeunes sont aussi « dans l’attente » sur les questions économiques. La plupart « redoutent un effet boule de neige », le président américain ayant encore l’étiquette de « président du monde » bien accroché, estime-t-elle. Un tiers des sondés estiment par ailleurs capital que le président américain noue une relation privilégiée avec l’Europe, « car on a tout intérêt à garder de bons liens » avec les Etats-Unis, explique encore Eléonore Quarré.

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Leader d’un large mouvement réactionnaire qui va de Javier Milei, en Argentine, à la poussée de l’extrême droite en Europe, Donald Trump incarne une politique bien cernée par les jeunes. Environ 60 % d’entre eux estiment qu’un homme tel que lui pourrait un jour être élu en France. « Avec plus de certitudes chez les hommes, chez qui il peut provoquer une forme d’excitation », relève Eléonore Quarré. Celles et Ceux qui redoutent une telle élection restent cependant bien plus nombreux.

* Étude #MoiJeune « 20 Minutes » – OpinionWay, réalisée en ligne du 10 au 15 janvier 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 309 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas)