France

Inondations mortelles en 2015 : Renvois en correctionnelle requis après trois noyades dans un Ehpad de la Côte d’Azur

Un procès en vue suite aux inondations mortelles de 2015 sur la Côte d’Azur ? Le parquet de Grasse annonce ce jeudi avoir demandé le renvoi en correctionnelle de trois personnes après le décès de trois pensionnaires d’une maison de retraite Orpea de Biot (Alpes-Maritimes) retrouvées noyées. La décision est désormais entre les mains d’un juge d’instruction, qui peut suivre ces réquisitions ou au contraire prononcer un non-lieu.

La directrice de l’Ehpad Le Clos Saint-Grégoire, fermée depuis, l’ancienne maire de cette commune, Guilaine Debras, ainsi que le responsable des risques naturels de la mairie sont en tout cas visés pour « les faits d’homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », a précisé le parquet à 20 Minutes, confirmant une information de Nice-Matin.

Orpea, qui gérait l’établissement, a également fait l’objet d’une demande de renvoi en correctionnelle, en qualité de personne morale. « Comme nous l’avons toujours fait, nous continuerons d’apporter tout notre concours à la manifestation de la vérité et réservons pour le moment toutes nos réflexions à l’autorité judiciaire », avait déclaré la direction du groupe à 20 Minutes, en 2021, au moment de sa mise en examen.

Un bilan de vingt morts, au total

Le 3 octobre 2015, une vague d’eau et de boue avait déferlé dans un vallon et envahi par toutes les ouvertures le rez-de-chaussée de la maison de retraite, située au pied du village médiéval de Biot, juste à côté de sa célèbre verrerie. L’établissement, proche d’un canal d’évacuation des eaux de pluie et qui avait déjà connu deux inondations, a depuis été fermé. Pendant la crue, une vingtaine de pensionnaires avaient été évacués du rez-de-chaussée par deux salariées, mais trois femmes, âgées de 82, 91 et 94 ans, avaient péri noyées.

Le déluge meurtrier qui s’était abattu en un soir sur la Côte d’Azur avait fait vingt morts au total. Non loin de la maison de retraite, une Britannique de 62 ans s’était noyée dans un camping d’Antibes, totalement dévasté par la crue subite de la Brague, un fleuve côtier.

Le plus lourd tribut avait été payé par la commune de Mandelieu-la-Napoule, à l’ouest des Alpes-Maritimes, où les secours avaient retrouvé les corps de huit personnes dans les parkings souterrains de plusieurs résidences proches. Les victimes étaient allées récupérer leur véhicule.