Inondations, incendies… Où vaut-il mieux habiter en France pour être à l’abri des catastrophes naturelles ?
Depuis le week-end dernier, la Bretagne et les Pays-de-la-Loire font face à une « situation exceptionnelle qui dépasse l’histoire connue en matière d’inondations », pour reprendre les mots du ministre François-Noël Buffet, en visite mardi à Rennes. En octobre dernier, Agnès Pannier-Runacher faisait ce même constat de « jamais vu », pour les crues exceptionnelles en Ardèche.
Des phénomènes extrêmes qui ont aussi touché ces derniers temps la Mayenne, la Seine-et-Marne, les Pyrénées, la Gironde et aussi le Pas-de-Calais… Et quand ce ne sont pas les inondations, ce sont des sécheresses, des feux de forêts ou l’élévation du niveau de la mer. Des catastrophes naturelles accentuées par l’activité humaine et le réchauffement climatique. Mais alors, où vaut-il mieux vivre en France pour être « à l’abri » ?
Aucun endroit n’est à l’abri des catastrophes naturelles en France
Selon la maire de Rennes, les crues exceptionnelles du week-end et du début de semaine ont touché plus de 15.000 personnes, avec « une centaine de maisons sinistrées » et des « dizaines d’immeubles collectifs ».
Bon, l’eldorado ne sera donc pas breton. En réalité, on peut éliminer aussi 36.330 communes en France… sur 37.627, comme le soulignait France Info en 2018. En effet, seuls 3,5 % des villes ou villages dans le pays n’ont jamais été touchés par une catastrophe naturelle, « tous périls confondus », depuis 1982.
Une donnée confirmée par Robert Vautard, météorologue et climatologue, coprésident du groupe de travail 1 du Giec. « En France, on n’est épargné de rien, affirme-t-il. Il n’y a pas de région où on est plus à l’abri qu’ailleurs. » Avant de développer : « Si on prend la Bretagne, il y a les précipitations, certes, mais également, la montée du niveau marin. Et la région est aussi touchée par les vagues de chaleur. »
« Chaque région a ses problèmes »
Et pour les autres endroits de l’hexagone ? « Les régions du sud sont soumises à une aridification, avec moins de pluie, des températures plus importantes. En réalité, chaque région a ses problèmes. Le sud ouest et les régions continentales, c’est la chaleur, à l’est, la même chose mais avec la sécheresse en plus. Toutes les régions côtières sont touchées par le niveau marin. Et toutes les régions françaises sont concernées par les pluies intenses et violentes. »
Et ça ne va pas aller en s’arrangeant, prévient le scientifique. « Les problèmes augmentent à mesure que la température globale augmente, explique-t-il. Et comme la température globale ne redescendra pas, on peut tout au mieux la stabiliser pour tenter que les phénomènes extrêmes ne s’aggravent pas. Mais toutes ces perturbations sont beaucoup trop rapides pour que le système naturel s’en remette, à tous les niveaux. »
La seule solution, c’est de s’adapter
Pour résumer, dans l’avenir, les problèmes les plus importants à gérer auront lieu l’été avec des vagues de chaleur extrêmes qui « deviendront la norme » et « des températures monstrueuses ». A cela, s’ajouteront des sécheresses à répétition, la montée du niveau des mers, qui deviendra préoccupante lors de tempêtes, des inondations par combinaison des pluies extrêmes les plus fortes et des crues éclair, particulièrement dans les villes avec un phénomène de ruissellements, où le sol est imperméable, énumère le coprésident du groupe de travail 1 du Giec.
Notre dossier sur le réchauffement climatique
Pour le météorologue, notre futur ressemblera à « une alternance de situations extrêmement chaudes et de pluies très intenses », à l’image des années 2022 puis 2023 et 2024. Il rappelle : « La seule solution pour faire face à ces conséquences du réchauffement climatique, c’est de reconnaître ces problèmes et de mettre en place des plans d’actions, essentiels pour s’adapter et se préparer aux risques futurs. »