France

Industrie pharmaceutique : Après le Doliprane, Sanofi va vendre l’Aspegic, le gouvernement en alerte

Les projets industriels de Sanofi inquiètent une nouvelle fois. Pour tenter d’éviter une polémique, le ministre de l’Economie Eric Lombard a assuré mercredi devant les députés suivre « de très très près » le projet de cession par le groupe pharmaceutique de son usine qui fabrique les médicaments à base d’aspirine de marques Aspegic et Kardegic.

« Nous respectons la décision de Sanofi » de se séparer de son site d’Amilly dans le Loiret après la vente de sa filiale Opella (Doliprane), et « nous suivons tout cela de très très près pour veiller à ce que les engagements soient tenus », a déclaré le ministre.

« Dans la suite » de la cession du Doliprane

Cette opération « s’inscrit dans la suite » de la cession du contrôle de l’activité de médicaments sans ordonnance de Sanofi, Opella, au fonds d’investissement américain CD&R et « pour les mêmes raisons stratégiques qui conduisent à ces modifications de périmètre », a ajouté Eric Lombard. Comme le Doliprane, Aspegic appartient au portefeuille de marques commercialisées par Opella.

Sanofi a annoncé la semaine dernière qu’il allait se séparer de son usine d’Amilly, dont les produits ne rentrent plus dans sa stratégie focalisée sur les médicaments et vaccins innovants. Le projet en cours prévoit une reprise du site, créé en 1961, qui emploie 276 collaborateurs, par le sous-traitant pharmaceutique Astrea Pharma. La commercialisation et le développement de trois marques – Aspegic, Kardegic et Cardirene (nom commercial du Kardegic pour l’Italie) – reviendraient à l’entreprise française Substipharm.

Sanofi rassure sur l’emploi

Sanofi a également assuré que « ce projet de développement n’aurait aucun impact sur l’emploi », en soulignant qu’« Astrea Pharma a pris des engagements forts en termes de maintien de l’emploi et des statuts collectifs ». L’opération est prévue à l’automne 2025.

Le député Rassemblement national du Loiret Thomas Menagé a pour sa part relevé que l’usine d’Amilly était « la seule en Europe à pouvoir synthétiser le principe actif du Kardegic », qui protège des maladies cardiovasculaires avec « 27 millions de boîtes vendues chaque année ».

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L’élu a rappelé qu’au moment de l’annonce de la cession d’Opella en octobre 2024, l’Etat avait dit avoir obtenu des garanties en matière d’emplois et de production, y compris pour l’Aspegic, via un accord tripartite entre l’Etat, Sanofi et CD&R. Mais rien, selon lui, ne permet d’affirmer que ces engagements seront respectés par les nouveaux opérateurs « qui ne sont soumis à aucun engagement ».